Soumaïla Cissé a abordé, sur un ton généralement très critique, plusieurs sujets d’une brûlante actualité, notamment la lutte contre l’épidémie Ebola, la sécurité, la réconciliation nationale, les négociations en cours avec les groupes armés à Alger, la problématique de la gouvernance et de la corruption, la situation économique, l’école ou encore le Recensement administratif à vocation d’état civil (Ravec) en cours.
Dans la lutte contre Ebola, le challenger d’IBK à la présidentielle de 2013 a dénoncé « le laxisme » des autorités qui ont, de son point de vue, contribué à introduire la maladie dans notre pays, créant la psychose et même un début de panique dans les populations. Le patron de l’URD a demandé la fermeture momentanée de la frontière avec la Guinée Conakry d’où sont venus tous les malades qui ont introduit le virus au Mali. Pour lui, cette décision permettra aux autorités de mettre en place un dispositif fiable de prévention et de riposte.
Le leader du parti de la poignée de mains a, dans la foulée, dénoncé l’insécurité grandissante dans notre pays. « La sécurité mal maitrisée a créé une insécurité généralisée et grandissante dans tout le pays. Elle affecte dangereusement la paix sociale et annihile tout effort de développement et d’épanouissement des entreprises », a constaté Soumaïla Cissé qui a souhaité une restructuration des forces armées et de sécurité et l’adoption de la loi de programmation militaire toujours attendue.
De son point de vue, le processus de réconciliation « traine de manière incompréhensible ». « La nouvelle Commission vérité, justice et réconciliation créée en urgence depuis mars 2014 n’a pas encore vu le jour », a-t-il déploré en souhaitant la mise sur pied d’une structure indépendante.
Evoquant les négociations avec les groupes armés à Alger, l’homme fort de l’URD a jugé que le document présenté par la médiation comporte des faiblesses. « Le président de la République a préféré déléguer à un pays voisin le soin de faire enrichir par l’expertise de ses techniciens une prétendue feuille de route destinée aux négociations inter-maliennes », a regretté Soumaïla Cissé pour qui sont formulés de manière inacceptable les notions de « zone de développement des régions du Nord » et de « régions intégrées », la représentation des communautés du nord au niveau national, la répartition des pouvoirs entre l’Etat et les régions et la gestion de la sécurité après l’accord.
La mauvaise gouvernance et la corruption dans notre pays ont aussi été l’objet de vives critiques. « C’est un lourd constat aujourd’hui qui s’affiche : le président de la République et son gouvernement sont à court de stratégies et d’initiatives salvatrices. Pourtant l’opposition a joué toute sa partition dès la passation des marchés publics mis en cause », a souligné Soumaïla Cissé. Le président de la République doit, estime-t-il, faire traduire en justice toutes les personnes impliquées et en tirer toutes les conséquences. Les sanctions sont, juge-t-il, inévitables « compte tenu de la gravité des faits qualifiés de malversations par le FMI ». Il a, à ce propos, dénoncé le favoritisme et le clientélisme au « cœur de la gestion des affaires publiques », la crise au sein de l’école malienne et les insuffisances dans le déroulement du Ravec.
Soumaïla Cissé souligne que le secteur privé, moteur du développement économique et de la justice sociale, n’a pas bénéficié d’initiatives de relance des pouvoirs publics. Il s’est inquiété à ce sujet de la détérioration progressive des relations entre l’Etat et les partenaires sociaux.
Dans le cadre de la recherche de solutions à toutes les revendications des partenaires sociaux, Soumaïla Cissé a demandé au président de la République d’engager les réflexions en vue d’élaborer un « pacte de stabilité sociale » propre à conduire le pays vers une sortie de crise honorable.
Be COULIBALY
BAYE COULIBALY
Essor.ml 2014-11-21 01:58:55