Au jour anniversaire de l’accession à l’indépendance de notre pays, le 22 septembre que le FDR a organisé une conférence de presse à la Maison de la presse pour faire le bilan des six mois du coup d’Etat du 22 mars dernier. Le thème de cette conférence de presse était : « La situation sociopolitique et sécuritaire 6 mois après le coup d’Etat ».
Le volet sociopolitique
Cet aspect a été abordé par Sidi Bocoum et qui s’est posé deux questions majeures avant d’aborder la situation sociopolitique après le coup d’Etat. Ces questions sont les suivantes : Six mois après où en est le Mali ? Et que, si les putschistes savaient l’étendue du tort qu’ils allaient causer à leur pays, se seraient-ils abstenus ?
Pour le conférencier, « c’est la question qu’on peut se poser au vu de l’immense champ de ruines résultant de l’aventure du 22 mars » avant d’énumérer un à un les désastres de l’après coup d’Etat, à savoir : l’occupation des deux tiers du pays qui sont aux mains de groupes armés djihadistes, la prise par les groupes armés étrangers trois aéroports pouvant recevoir de gros porteurs, l’Etat effondré, l’armée décapitée, la chaîne de commandement rompue, la dignité nationale et l’honneur de notre peuple atteint. Il a poursuivi pour dire que le Mali et les Maliens font l’objet de compassion, de curiosité à travers le monde. Le conférencier a signalé qu’à la date d’aujourd’hui plus de 445 000 Maliens ont quitté leurs foyers pour vivre dans des conditions précaires comme déplacés internes ou comme réfugiés par la suite de l’occupation des villes du Nord.
L’économie en désastre
Sur le plan économique notre pays a perdu 1 milliard d’euros soit 655 milliards de F CFA de financements, qui a entrainé la révision du budget à la baisse et la réduction de plusieurs dépenses du gouvernement, a noté le conférencier, M. Bocoum. Et s’agissant du taux de croissance prévisionnel du PIB qui était de 4 % sera de -4 % à la fin de l’année, a indiqué le conférencier.
Il a signalé également les difficultés ressenties dans le secteur privé, où les salariés du secteur industriel assistent impuissants à la fermeture de leurs usines, aux mises en chômage et aux licenciements massifs. Et d’ajouter que dans le secteur de l’hôtellerie et du tourisme traverse un marasme sans précédent: fermeture d’hôtels, de restaurants, le licenciement du personnel, et faillite des promoteurs.
Et que, malgré l’occupation des régions de Kidal, Gao, Tombouctou et une bonne partie de la région de Mopti que le Premier ministre et son gouvernement ne semblent avoir aucune vision, aucun plan ni pour faire la guerre ni pour faire la paix, à déplorer le conférencier. Et il a révélé les difficultés dans les régions occupées, où la population souffre du manque ou de l’insuffisance des services sociaux et qui est soumis également à l’oppression et à la violence des occupants barbares: lapidation à mort, amputation des mains et de pieds, châtiments corporels, viols et agressions contre les femmes.
Le volet sécuritaire
Il a été exposé par le colonel à la retraite, Youssouf Traoré. Ce dernier a déploré la dégradation sécuritaire de notre pays et cela par le biais des différents accords établis entre l’Etat malien et les rebelles. Des accords qui ont entrainé la démilitarisation des régions du nord, conséquence aujourd’hui de la prise de ces régions.
Le colonel, n’a pas manqué de souligner la coopération de la Cédéao quant à la libération du Nord aux vues de l’état actuel de notre armée qui manque de tout. Et d’inviter les Maliens à la retenue quant à l’implication de la Cédéao avant de rappeler que notre pays est membre fondateur de cet organisme et cela depuis 1975. Et pour la libération du Nord, le colonel a invité l’ensemble des Maliens à l’union sacrée pour remettre notre pays debout.
Ousmane Daou
L’ Indicateur Du Renouveau 25/09/2012