Lors de la traditionnelle conférence presse du Parena sur la
situation sécuritaire au centre et la crise financière, le président du
parti, Tiébilé Dramé, a fait des révélations inquiétantes sur la
situation sécuritaire du pays. Selon lui, les violences ont entraîné la
mort de plus de 1800 personnes au Mali en 2018.
Dans sa déclaration liminaire, le président du Parena a décrit une
situation sécuritaire très inquiétante au Mali et plus particulièrement au
centre du pays. Selon Tiébilé Dramé, en 2018, les violences ont entraîné
la mort de plus de 1800 personnes au Mali, contre 716 morts en 2017.
«Le nombre élevé de morts en 2018 est le reflet d’une situation
sécuritaire particulièrement dégradée notamment au centre et au nord-
est. Sur les 1814 victimes de l’insécurité en 2018, 1026 ont été tuées au
centre du Mali. Parmi elles : 697 civils, 85 membres des forces armées
et de sécurité du Mali, quatre soldats de la paix, 236 hommes armés ou présumés armés (sous cette catégorie ont été classés, les membres des
groupes terroristes, des milices, les chasseurs donsos et peut-être des
civils présentés comme djihadistes ou terroristes)», a-t-il déclaré.
M. Dramé a également déploré 70 cas d’enlèvement au centre du pays
dont les familles sont restées sans nouvelles des disparus comme les
cas de 21 pêcheurs enlevés, le 13 décembre dernier, à Mérou (Ké-
Macina), par des hommes armés non identifiés. Face à ces chiffres
inquiétants, le président du Parena a fait une dizaine de propositions au
régime. Il demande au régime de : se démarquer en paroles et dans les
faits de tous les groupes armés irréguliers et illégaux ; mettre en place,
de toute urgence, une commission indépendante d’enquêtes pour faire la
lumière sur les graves violations des droits humains perpétrés au centre
; rechercher et punir tous les auteurs et complices des crimes
abominables commis au centre ; enquêter sur l’origine des armes de
guerre et leur circulation dans les régions de Ségou et Mopti.
Le président du Parena exige le démantèlement les check-points
illégaux installés au vu et au su des autorités locales et régionales ; la fin
du délit de faciès ; le désarmement et la dissolution des milices ; le
déploiement dans le centre des observateurs indépendants des droits de
l’homme ; l’organisation des patrouilles régulières Fama-Force
Barkhane-Minusma, et la convocation des assises régionales sur la
restauration de la sécurité, de la stabilité et sur la bonne gouvernance au
centre.
Y. Doumbia
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