324 attaques contre des civils ont été enregistrées entre le 1er octobre et le 15 décembre 2021. C’est du moins ce que révèle le rapport du Secrétaire général de l’ONU publié le 04 janvier 2022 sur la situation sécuritaire du Mali. Ces récentes attaques font état de 80 civils tués, 95 blessés et 90 enlevés.
Ce nouveau rapport révèle que 53 attaques menées à l’aide d’engins explosifs improvisés ont été enregistrés en octobre 2021. Elles représentent le nombre mensuel le plus élevé consigné au Mali depuis la création de la Mission. 42 ont été perpétrées contre la MINUSMA. Il s’agit de 23 à Kidal, 09 à Gao, 06 à Mopti, 02 à Ménaka et 02 à Tombouctou, faisant 9 morts et 16 blessés parmi les soldats de la paix. Pour la même occasion, 19 autres ont été enregistrés contre les Forces de défense et de sécurité maliennes, faisant 48 blessés parmi les soldats de la paix.
Selon le même rapport, l’attaque la plus grave contre la MINUSMA s’est produite le 02 octobre lorsqu’un engin explosif improvisé a été utilisé contre un convoi logistique dans la région de Kidal, faisant un mort et trois blessés parmi les soldats de la paix.
En tout, 68 attaques asymétriques ont été menées contre les forces nationales et internationales, la MINUSMA et les groupes armés signataires, dont 45 dans le Nord. Il dénombre 22 à Kidal, 11 à Gao, 11 à Tombouctou et 1 à Ménaka. 18 attaques se sont produites dans le Centre (14 à Mopti et 4 à Ségou).
Au Sud, 04 attaques ont été enregistrées à Koulikoro et 01 à Kayes.
« Le nombre d’attaques dans le Centre du Mali a augmenté par rapport à la précédente période considérée, au cours de laquelle 27 attaques avaient été enregistrées contre les forces de sécurité et les groupes signataires », précise le rapport du Secrétaire général de l’ONU.
Les atteintes à la sécurité signalées se sont produites principalement dans des zones dont divers groupes se disputaient le contrôle, soit contre l’État, soit contre des groupes armés et des milices locales, comme dans les régions de Bandiagara, San et Ségou, l’ensemble du Gourma et sur les voies d’accès stratégiques clefs où des éléments armés extrémistes tentaient apparemment d’établir un contrôle efficace.
Les tendances relevées au niveau des atteintes à la sécurité ont démontré un déplacement constant du Centre vers le Sud du pays, avec une augmentation notable des attaques par des individus armés non identifiés ou des membres de groupes extrémistes et violents à Koutiala, à San et à Sikasso, ainsi qu’une recrudescence des tensions intercommunautaires touchant particulièrement les communes de Diabali et de Dogofri dans le cercle de Niono (région de Ségou).
« La propagation des atteintes du Centre vers le Sud s’explique, en partie, par l’absence effective de l’État, notamment les Forces de défense et de sécurité maliennes, dans la plupart des zones rurales dans le Centre du Mali, comme l’indiquent les menaces des groupes extrémistes et violents, le climat de crainte, la multiplication des fermetures d’écoles et l’absence de services de base et d’activités humanitaires ».
Le recours de plus en plus fréquent à des blocus ou à des tactiques de siège a été observé, tout comme la destruction stratégique d’infrastructures essentielles, notamment les ponts et les installations de télécommunication, et l’emploi d’engins explosifs improvisés, qui semble être une tactique de guerre délibérée consistant à accroître l’isolement des populations », constate le rapport onusien.
F.A
Source : Plume Libre