Suite à notre article, paru dans notre dernière édition et intitulé: «Situation sécuritaire à Kidal, quid du cas du Général Gamou?», des proches parents d’Alhaji Ag Gamou, nous ont interpellé pour nous expliquer le «bien fondé» de la présence du Général à Kidal.
D’entrée de jeu, ils soutiennent qu’il n’est ni démissionnaire, encore moins déserteur, de l’armée malienne. Ensuite, ils disent que la présence de Gamou à Kidal a une histoire. Voici les éclairages qu’ils ont portés à notre connaissance.
En effet, après l’Accord d’Alger, loin d’être parfait, les responsables et éléments de sécurité de Gatia et de la Plateforme ne pouvaient pas rentrer chez eux, à Kidal, Ménaka, Aguelhoc, etc… Cette donne a provoqué des affrontements intercommunautaires sanglants.
Pour mettre fin à ces tueries, des pourparlers entre les parties ont donné lieu à la rencontre d’Anefif. Gamou, en sa qualité de Chef de fraction, de leader reconnu et suivi par les Imagads, a pris part à cette importante rencontre. Résultat: les Imagads et alliés et leurs frères de la CMA se sont réconciliés et ont décidé de la libre circulation des personnes et de leurs biens dans l’espace géographique qu’ils partagent ensemble.
Il faut préciser que les parrains de la rencontre étaient Alhaji Ag Gamou, Alghabass Ag Intallah, Mohamed Ag Najim et Haroun Ould Ali. C’est la suite de cette rencontre qui a conduit Gamou à s’engager dans une mission d’information et de sensibilisation à Ménaka, Inhalil, Tinzawaten, Aguel hoc, etc, pour briser les frontières entre communautés.
C’est ainsi qu’une rencontre a eu lieu du 27 au 28 janvier à Tacalout, à 35 km de Kidal, pour approfondir la réconciliation. Plus de 3 000 personnes y ont pris part. Lors de ce rendez-vous, le Général Gamou a été désigné comme Président de la Coordination des communautés
Imagads et alliés.
Il a donc reçu mandat de discuter avec la CMA pour la mise en application de l’Accord d’Anefif. Résultat: 5 membres de la Plateforme ont intégré les Commissions de gestion de Kidal, au nombre de 8 et un Comité exécutif paritaire a été institué, en attendant la parité au niveau des Commissions, qui ont des tailles variables.
C’est la poursuite de cette dynamique qui a conduit le même Gamou à Kidal le 2 février, avec le consentement de la CMA. Celle-ci a trouvé la présence de la Plateforme étouffante. Des négociations se sont engagées et, le lendemain, le dispositif militaire a été allégé. La Plateforme occupe en ce moment le côté Ouest de Kidal.
Les deux parties restent engagées dans le processus de paix, se concertent régulièrement et refusent de s’entretuer, comme le souhaitent certains à Bamako. Elles inscrivent leurs actions dans le cadre d’un Mali uni, un et indivisible. Le Général Gamou a un galon communautaire de plus, en sa qualité de Chef traditionnel, capable de donner une direction et une orientation à sa communauté.
Ce n’est donc pas le Général de l’armée malienne qui est à Kidal, mais le Chef Imagad bon teint adulé par sa communauté, qu’il représente et défend en la circonstance. A suivre.
Chahana Takiou