Après le départ forcé d’Ibrahim Boubacar Keïta du pouvoir la semaine dernière, l’organisation ouest-africaine n’a pas tardé à réagir. Cela, à travers des sanctions draconiennes contre le Mali. La Cedeao demande aussi le rétablissement du désormais ancien Président de la République dans ses fonctions. La Générations et peuples solidaires de la Côte d’Ivoire estime que l’organisation ouest-africaine doit revoir sa copie en prenant en compte les aspirations du peuple malien.
Dans un communiqué dont nous avons eu copie, les Générations et peuples solidaires a tenu à rappeler que cette situation fait suite à une longue période de crise sécuritaire liée au phénomène du terrorisme, aggravée par l’enlèvement, le 25 mars 2020, de Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition malienne, par des inconnus. Et aussi, les contestations des résultats des élections législatives proclamés par la Cour constitutionnelle, de même que la gestion de plus en plus contestée des affaires de l’Etat ont amené des guides religieux, des responsables de partis politiques de l’opposition et certains responsables de mouvements de la société civile à organiser, de façon fréquente, des manifestations contre le pouvoir en place. Au vu de l’ampleur de la contestation, la Cedeao envoya au Mali une mission de bons offices le 19 juillet 2020 ; laquelle mission s’est malheureusement soldée par un échec.
Les Générations et peuples solidaires, mouvement citoyen créé pour se mettre au service des peuples, ne saurait rester insensible à la souffrance du peuple malien. C’est pourquoi, il tient à assurer le peuple frère du Mali de tout son soutien face aux difficultés du moment.
Les GPS rappellent que lors de sa prestation de serment et conformément à l’article 37 de la Constitution malienne, l’ex- président de la République avait juré devant Dieu et devant le peuple malien de remplir ses « fonctions dans l’intérêt supérieur du peuple, de garantir l’unité nationale, l’indépendance de la patrie et l’intégrité du territoire national. » Ce, à quoi le peuple malien souverain estime aujourd’hui, il a failli. Cette faillite a engendré le retrait de la confiance de ce peuple à son Président et à aux institutions mises en place par lui.
Les Générations et peuples solidaires, tout en regrettant que l’ex-président de la République ait dû comprendre de cette façon que le peuple souverain ne se reconnaissait plus en lui, félicite les militaires pour cette prise de position courageuse qui place le pays et le peuple au-dessus des individus.
Les Générations et peuples solidaires invite les membres du Comité national pour le salut du peuple (Cnsp) à respecter leur engagement à mettre en place une transition civile qui aboutira à des élections législatives et présidentielles libres, transparentes, inclusives et ouvertes à tous les fils et à toutes les filles du Mali.
Les Générations et peuples solidaires encourage la Cedeao, pour sa survie, à se battre pour les peuples et non pas pour maintenir des personnes ou des systèmes, comme le stipule ses propres textes.
Les Générations et peuples solidaires invite la Cedeao à comprendre les aspirations de changement de mentalités voulues par les peuples africains qui voudraient rappeler qu’ils sont souverains et que plus personne ne peut manipuler ou se cacher derrière des textes dans le but de les spolier de leurs droits.
Les Générations et peuples solidaires rappelle que dans l’ensemble des pays de la Cedeao, le pouvoir appartient au Peuple souverain, qui, seul, délègue à qui il souhaite, ce pouvoir à travers un Président qu’il élit. Cependant, lorsque le peuple perd confiance tant à ce Président qu’a tout le système mis en place pour s’assurer de la transparence des institutions, la Cedeao se devrait de se tenir auprès de ce peuple souverain et l’entendre ; au risque de perdre la confiance de celui-ci.
Les Générations et peuples solidaires comprend les inquiétudes normales de la Cedeao, mais regrette certaines positions radicales qu’elle tend à prendre, sous la houlette semble-t-il de personnes qui elles-mêmes sont les championnes de violations de leurs propres constitutions et qui chez elles méprisent au quotidien leur peuple.
André Traoré