Ainsi, elle s’est rendue dans un centre de santé de référence et dans un service de récupération nutritionnelle de notre capitale, et, dans la région de Mopti, elle a visité jeudi un camp regroupant 30 000 déplacés ayant fui le conflit dans le Nord du Mali, avant d’animer une conférence de presse. «Nous avons demandé 213 millions de dollars (100 milliards de FCFA) cette année pour des projets qui sauveront des vies, mais nous ne sommes pour le moment parvenus à mobiliser que près de 50% de ce montant. Pourtant, au centre nutritionnel, j’ai vu comment un traitement qui coûte seulement 100 dollars peut soigner de très jeunes enfants victimes de malnutrition sévère aiguë.
Les 300 000 enfants dans le Sahel qui meurent de malnutrition chaque année nous rappellent ce manque de financement» a déclaré Valerie Amos. Près de 150 000 enfants maliens ont été soignés pour malnutrition sévère ou aigüe cette année, dont beaucoup dans le sud du Mali. Mais il y reste beaucoup à faire dans ce domaine car il n’y a pas assez d’argent pour élargir l’envergure des opérations de ce type. Signalons en outre que, selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), depuis janvier 2012, près de 443 000 de nos compatriotes ont fui leurs domiciles pour se réfugier ailleurs au Mali ou dans des pays voisins.
Mme Amos n’a pas manqué de le rappeler, affirmant que sa visite au Mali visait principalement à évaluer la réponse en cours dans notre pays et dans la sous-région au plan humanitaire et à attirer l’attention sur la crise alimentaire et nutritionnelle qui affecte 4,6 millions de personnes dans le Sahel, dont 1,1 million d’enfants. «Je suis encouragée par les engagements et le soutien des bailleurs de fonds et des agences humanitaires pour travailler avec le gouvernement malien pour s’assurer que nous ne résoudrons pas que les symptômes de cette crise, mais que nous aiderons aussi à restaurer et construire des moyens d’existence pour les ménages et les communautés, qui pourront ainsi devenir plus résilientes et capables de surmonter et de survivre à de futures crises» a conclu Mme Amos devant la presse.
Ramata Diaouré
Le 22 Septembre 03/09/2012