Le choléra est une toxi-infection digestive aigue, due à l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par les bacilles du vibrio cholerae. Ils sécrètent dans l’intestin une toxine qui provoque la perte d’eau et d’électrolytes. Ce sont de fortes concentrations de population, associées à une hygiène du milieu défectueuse et à un manque d’eau potable qui favorisent l’apparition et le développement des épidémies de choléra.
Ainsi, à Wabaria, situé à 10 km de la ville de Gao, les populations, souffrant déjà d’une occupation d’islamistes armés qui hypothèque le travail normal des agents de l’Etat, en manque d’eau potable, se sont rabattues sur l’eau du fleuve. Car les deux forages disponibles dans la localité sont désormais hors service et que la fourniture d’eau de la SOMAGEP est interrompue pour cause de pénurie de carburant due à l’insécurité actuelle.
Selon le Dr Mamadou Namory Traoré, Directeur national de la Santé, à la date du 5 juillet dernier, 34 cas dont 2 décès avaient été enregistrés, soit un taux de létalité de 5,88%. «Les prélèvements de selles examinés au laboratoire national de référence (l’INRSP) se sont révélés positifs au vibrio cholerae 01, sérotype Ogawa, ce qui a entraîné automatiquement la déclaration de l’épidémie et l’organisation de la riposte par les autorités nationales» a-t-il affirmé.
Ainsi, alors que des désinfectants sont mis en place dans la région depuis longtemps, des stocks supplémentaires en Eau de Javel, comprimés Aquatabs et Crésyl ont été acheminés en urgence, à travers les couloirs humanitaires. Grâce aux efforts des agents de santé locaux, y compris des bénévoles et des retraités, les malades ont été rapidement pris en charge. A Wabaria, un lazaret a même été mis en place, pour diminuer les risques de contamination et pour un meilleur traitement des cas, bénins si référés immédiatement.
Le traitement de tous les puits des villages de l’aire de santé de Wabaria a également été effectué par les référents, a ajouté le DNS, des référents qui ont en outre la charge d’appeler la population à la vigilance et au respect des bonnes pratiques d’hygiène par tous les canaux idoines de communication, surtout les radios de proximité. De même, les microprogrammes relatifs à la prévention du choléra sont actuellement rediffusés abondamment.
Le représentant de l’OMS, Dr Massambou Sacko, a lui aussi invité tous les acteurs à agir de concert pour juguler l’épidémie, en sensibilisant la population à l’adoption des bonnes pratiques d’hygiène corporelle et du milieu, c’est-à-dire principalement au traitement de l’eau de boisson, à la protection des aliments contre les mouches, à la désinfection des toilettes et autres latrines et au lavage des mains au savon aux moments critiques, rappelant que le choléra est souvent qualifié de «maladie des mains sales». La surveillance concerne aussi les berges du fleuve Niger et leurs habitants, notamment les principaux points de passage, avec l’ambition d’arriver à désinfecter les pirogues et autres pinasses qui y circulent, pour éviter une contagion à d’autres localités de la zone, voire à d’autres régions du pays.
Ramata Diaouré
22 Septembre