SITUATION DES MALIENS EN ANGOLA Les éclairages du Comité national de crise

Depuis quelques semaines, le Gouvernement angolais a lancé deux opérations. Il s’agit de l’opération Transparence et Resgate qui consistent à mieux contrôler l’exploitation et le trafic de diamant et combattre la criminalité. Ces opérations se traduisent par des arrestations et des expulsions massives de reconduite à la frontière de milliers d’étrangers travaillant dans les mines de diamant angolaises. Plusieurs Maliens font partie de ces migrants arrêtés.

Pour gérer, au mieux, cette situation de nos compatriotes, le gouvernement a mis en place un Comité national de crise, logé au ministère en charge des Maliens de l’extérieur. Le jeudi 15 novembre 2018, des membres de ce Comité ont animé une conférence de presse pour faire le point de la situation.

 En effet, selon ses premiers responsables, en l’occurrence M. Mamadou Diaby, non moins secrétaire général du ministère des Maliens de l’extérieur, la création du Comité national de crise a pour objectif de suivre la situation des Maliens à l’extérieur. Cela afin de collecter toutes les informations, les analyser et proposer des solutions appropriées. Aussi, à travers cette conférence, il s’agissait, selon lui, de rassurer les uns et les autres sur l’engagement de nos plus hautes autorités de mettre tout en œuvre pour la protection des maliens de l’extérieur en général et ceux d’Angola en particulier ainsi que de leurs biens.

Pour lui, ce sont au total 417 000  étrangers qui ont été expulsés depuis le début de l’opération Transparence, dont la plupart sont des congolais. Mais en réalité, il s’agissait d’une «opération transparence à la laquelle, le gouvernement angolais réaffirme sa ferme volonté de combattre l’exploitation et le trafic illégal de diamant jusqu’en 2020» a-précisé, M. Mamadou DIABY. C’est pourquoi, le département des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine informe que l’opération a débuté le 25 septembre 2018 et est assurée par les forces de sécurité intérieures. Ainsi, face à cette situation, le gouvernement a mis en place un comité national de crise composé de 14 membres représentants des départements ministériels et les associations nationales et organisations internationales partenaires.

 

80% des Maliens en situation irrégulière en Angola

Selon lui, à la date du 11 novembre 2018, 42 Maliens étaient détenus à la prison de Trinta ; parmi lesquels 5 avaient des titres de voyage. Aujourd’hui, sur ces 42 Maliens détenus à Trinta, l’Ambassade a délivré les sauf-conduits et 13 d’entre eux sont en passe de regagner le Mali. «La situation des autres personnes restantes est à l’examen pour abréger leur séjour en prison. Mais les arrestations continuent dans les zones minières de l’Angola», a-t-il déclaré.

Le secrétaire général du département ne manquera pas d’annoncer que le gouvernement ne dispose d’une liste exhaustive de Maliens arrêtés dans les zones minières en territoire angolais. Parce que dit-il, certains maliens vont dans un pays sans se déclarer à l’Ambassade. Ce qui est le cas avec beaucoup de nos compatriotes vivant en Angola. Rendant ainsi difficile le travail. Cependant, il dira que sur la trentaine de Maliens arrêtés le 8 novembre 2018, 11 ont été libérés et les autres transférés dans les prisons à Luanda. D’après lui, l’ambassade du Mali et le Conseil de base des Maliens d’Angola sont à pied d’œuvre pour assister sur place nos compatriotes. «A ce jour, nous avons enrôlé 76 candidats volontaires au retour». Il a, en outre déploré le fait que sur près de 30 milles Maliens vivant en Angola, plus de 80% soient en situation irrégulière.

En ce qui concerne les efforts du gouvernement malien à travers le ministère des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine, il indiquera que l’Ambassade du Mali en Angola a initié une gestion concertée avec la Guinée Conakry, la Cote d’Ivoire et le Sénégal. Cela du fait que tous ces ressortissants évoluent dans les mêmes secteurs d’activités. Il y a eu aussi  des visites conjointes rendues aux détenus par l’Ambassade et le conseil de base, la saisine du bureau local de l’organisation internationale pour les migrations, la fourniture d’eau et de nourritures aux personnes détenues dans les centres par le conseil de base des maliens d’Angola, les conseils d’usage à nos compatriotes d’éviter les zones minières jusqu’à nouvel ordre.

A ces actions, il faudrait ajouter également la saisine de la CEDEAO au nom du Gouvernement par le ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine. Cela  pour dégager une stratégie concertée à l’endroit de l’Angola, pour humaniser les contrôles, les interpellations et les expulsions.

En somme, pour les autorités angolaises, cette situation va durer jusqu’au  retour à la normalité institutionnelle. Parce que disent-elles «nous étions en train de vivre une situation anormale, d’invasion silencieuse qui mettait en danger notre souveraineté, notre sécurité nationale. Car en effet, en plus d’appauvrir notre économie, ces étrangers commettaient des crimes. Il fallait mettre fin à cela, à savoir des crimes économiques, des crimes contre les personnes, des crimes contre l’environnement, des crimes de toute sorte et qui mettent en cause notre souveraineté». Comme pour dire, vous vous mettez en règle ou vous dégagez !

Dieudonné Tembely

tembely@journalinfosept.com