Campant le décor, Me Harouna Toureh a affirmé que cette conférence de presse intervient après la marche des jeunes de Gao pour dénoncer la signature d’un accord de zone-tampon entre Gao et Kidal, signé entre la Minusma, force onusienne, et les bandits armés du Mnla et leurs acolytes. Cela, dit-il, à l’insu de nos plus hautes autorités. Pour lui, cela est inadmissible dans un Etat indépendant comme le Mali. À ses dires, la Minusma «a tout simplement fauté» en tirant à balles réelles sur les manifestants de Gao, alors qu’elle ne l’a pas fait lors l’attaque du Mnla contre Gatia, force pro-Mali, à Tabankort. À son entendement, cela démontre l’esprit partisan de la Minusma et, partant, de la France notamment à réaliser «sa volonté séparatiste du Mali pour ses intérêts sordides».
Allant plus loin, Me Toureh a ajouté que quand la Plate-forme des groupes armés pro-Mali sollicite la Minusma pour voler au secours des populations en détresse à travers leurs véhicules ou avions, elle s’obstine à répliquer qu’elle n’est pas «une agence de voyage», alors qu’elle est prompte à aider le Mnla et ses alliés dès que ceux-ci lui font recours. «Une politique de deux poids, deux mesures», alors que sa mission est d’être neutre.
Parlant justement de cette «politique injuste et criminelle (tirs sur les populations à mains nues) de la Minusma», Me Harouna Toureh a appelé la communauté internationale à mettre en place une Commission d’enquête pour situer les responsabilités et sanctionner les éléments de la Minusma qui sont à l’origine de cette «dérive totalitaire» à l’image de celle hitlérienne, qui fait qu’aujourd’hui les populations de Gao comptent leurs morts et blessés.
Au plan de la communication, les conférenciers reconnaissent que le Mnla et ses alliés jihadistes et narco-trafiquants sont très actifs notamment sur les réseaux sociaux, avec l’appui d’une «certaine communauté internationale acquise à sa cause – allusion faite à la France– pour envenimer la situation au Nord du Mali en vue de réaliser ses ambitions inavouées. «Comment peut-on prétendre soutenir le Mali et soutenir en même temps des terroristes, alors qu’on se dit champion dans la lutte contre le terrorisme et le jihadisme ? Comment la France peut-elle soutenir le Mnla, le grossir, protéger Iyad Ag Ghaly et Bilal qui sont pires qu’Hitler, créateur du Nazisme et des camps de concentration qui ont coûté la vie à des millions de personnes ?», se demande Me Harouna Toureh.
Abondant dans le même sens, Hamma Abba Cissé et les autres conférenciers ont invité les populations des autres régions du Mali et du District de Bamako à emboîter le pas à la jeunesse de Gao. Ils appellent particulièrement à des «marches blanches et pacifiques» des populations maliennes jusqu’aux confins de Kidal pour déloger le Mnla et ses alliés. Une marche similaire à celle des années 1960 et 1961 pour revendiquer la souveraineté et l’intégrité de la République du Mali, Une et Indivisible.
Bruno E. LOMA
Source: Le Reporter 2015-02-03 17:13:42