« Analyse critique de l’Accord de Tamanrasset de janvier 1991, du Pacte national d’avril 1992 et de l’Accord d’Alger de juillet 2006. Que faire face aux revendications du MNLA et d’Ansar dine ? La contribution de la communauté internationale à la résolution des crises du nord ». Ce sont-là autant de points que le PARENA a inscrits à l’ordre du jour de la conférence qu’il s’apprête à organiser le 17 mai 2012.
Dans son analyse du contexte de la conférence, le PARENA a estimé que « L’effacement de l’Etat malien consécutif aux accords signés avec les rébellions successives de 1991 à 2006 a entraîné au nord du Mali la création de sanctuaires pour des groupes armés islamistes et l’existence de « zones grises » utilisées par les narcotrafiquants et les milices qui ont protégé leurs activités criminelles ».
Il a rappelé que de 2003 à 2012, le gouvernement central a fermé les yeux sur les activités des différentes Katibats et Sariyats d’AQMI et sur celles des seigneurs de la cocaïne en provenance d’Amérique Latine. « A ces réalités qui fragilisaient gravement le nord, se sont greffées les immixtions fréquentes du Guide libyen (relations entretenues directement avec les communautés par-dessus la tête des autorités, célébration du Maouloud, création d’un consulat général à Kidal où le consul était le seul ressortissant libyen) et, à partir de la chute du Colonel M. El Kadhafi, l’arrivée et l’installation (sans aucune réaction appropriée des pouvoirs publics) de combattants libyens d’origine malienne disposant d’armes de guerre sophistiquées », a indiqué le PARENA. Avant de conclure que c’est dans un tel contexte que se sont constitués les groupes connus sous le nom de MNLA et Ansar dine.
Selon le parti du bélier blanc, à partir du 17 janvier 2012, ces différents groupes ont lancé des offensives combinées contre les garnisons et postes militaires maliens dans plusieurs régions du pays. « De repli tactique en repli tactique, l’armée malienne décomposée et humiliée a cédé le terrain aux assaillants qui ont triomphé sans combattre », a indiqué le parti du bélier blanc. Avant de rappeler qu’une mutinerie partie du camp Soundiata Keïta de Kati s’est terminée par le renversement du régime du président Amadou Toumani Touré, le 22 mars 2012. Tout compte fait, le PARENA est convaincu que « le coup d’Etat a accéléré la déconfiture de l’armée et la partition du pays. Tour à tour, Kidal, Gao et Tombouctou notamment sont tombées dans les mains des groupes armés, des milices et des Katibats d’AQMI ».
Et, comme, il fallait s’y attendre, le 6 avril 2012, « l’indépendance de l’Azawad » a été proclamée unilatéralement par un porte-parole du MNLA. « Cette déclaration d’indépendance n’a reçu le soutien d’aucun pays ni d’aucune organisation régionale ou internationale », a rappelé le PARENA. Avant d’ajouter « A l’intérieur du Mali, y compris dans les régions du nord, la déclaration d’indépendance n’a enregistré l’adhésion connue d’aucune communauté qu’elle soit sédentaire ou nomade ». Mais, les combats et l’insécurité ont poussé plus de 300 000 Maliens à prendre les chemins de l’exil intérieur et extérieur.
« Les habitants des régions occupées font face à une crise humanitaire majeure et à de nombreuses exactions et violations des droits de l’homme », a constaté le PARENA qui a rappelé que « l’organisation, Human Rights Watch a évoqué la responsabilité des groupes armés rebelles dans des « crimes de guerre» commis au nord du Mali ». Fidèle à son habitude d’initiatives, en vue d’une solution politique et démocratique des crises qui fragilisent notre pays, le parti du bélier blanc revient encore une fois à la charge, en proposant un atelier dont l’objectif est de réfléchir à la situation dramatique que traverse le nord du Mali et proposer des pistes de résolution durable sinon définitive.
En attendant les conclusions de cet atelier, le PARENA se pose un certain nombre de questions. Ce sont : Le Mali peut-il refaire son unité et retrouver sa cohésion? A quelles conditions ? Pourquoi, en dépit des accords de paix successifs, les rébellions renaissent sans cesse ? Qu’est-ce qui n’a pas marché ? Peut-on encore vivre ensemble (sous le même toit) dans le même pays ? Quelle conduite vis-à-vis du groupe Ansar dine ? Comment gérer la revendication séparatiste du MNLA ? Quelles réponses aux défis que nous posent AQMI et les autres groupes salafistes étrangers qui renforcent leur emprise sur le nord ? Le Mali peut-il s’en sortir seul ? Quel peut être l’apport de la communauté internationale (CEDEAO, UA, OIF, UE, ONU)?
Assane Koné
Le Républicain Mali 10/05/2012