Dans le rapport qu’a fourni le Secrétaire Général des Nations Unies au Conseil de Sécurité concernant la situation du Nord du Mali, il note que parmi les causes profondes des crises qui secouent le Mali, figurent des sentiments profonds de certaines communautés du nord d’avoir été marginalisées, négligées et traitées de manière injuste. Et de continuer que son représentant spécial est à pied d’œuvre pour jeter les bases de négociations visant à gérer les préoccupations légitimes des touaregs et d’autres communautés du Nord. Il faut reconnaitre en toute honnêteté que ces allégations sont scandaleuses. Il a fait plutôt une lecture inverse de la crise au Mali. Dès lors qu’il réagit ainsi, on comprend aisément qu’il n’a pas été impartial dans ses analyses .Même les Touaregs et autres communautés du Nord dont il fait allusion diront le contraire. Il est passé complètement à coté de la plaque niant de son passage tous les efforts déployés depuis la signature du Pacte National le 11 avril 1992 en vue de renforcer l’intégration et la cohésion nationale.
Les touaregs ne font l’objet d’aucune discrimination, d’aucune ségrégation peut être c’est eux qui se jugent supérieurs aux autres, ne serait ce que par la couleur de leur peau. Selon des sources dignes de foi, dans leur milieu ; ils pensent que ceux qui ont la peau noir sont leurs esclaves. Faut -il leur rappeler ,en ce qui concerne la mise en œuvre du Pacte Nationale qui a permis l’intégration dans les forces armée et de sécurité 2 540 combattant de groupes rebelles dont certains ne savent même pas lire. Pour ce qui est la réinsertion dans les activités économiques, il faut noter que 9 509 ex combattants ont été reversés à travers le financement de plusieurs programmes de développement économique et social pour plus de 1 100 milliards de nos Francs effectivement investis. Au Mali, toutes les fonctions ont été occupées par les Touareg à part la Présidence.
On peut affirmer sans risque de se tromper que les Touareg sont plus favorisés que les autres communautés du Mali. Dans cette situation, le moins que l’on puisse dire c’est que le rapport du Secrétaire Général des Nations Unies est inexact, infondé, car ne tenant pas comptes des efforts colossaux accomplis par les gouvernants successifs qu’a connu le Mali pour le progrès du septentrion. Un Secrétaire d’une haute institution comme l’ONU n’est fort que s’il garde sa position de neutralité eu égard au conflit.
Boubacar SIDIBE
Le Progrès 04/12/2012