Kidal est-elle une localité malienne ou française ? Telle est la question que tous nos compatriotes se posent depuis quelques mois. A l’absence d’une autorité digne du nom, le peuple malien continue et continuera d’être humilié par le MNLA et la France. Comme son intervention, l’accord de Ouaga est interprété en faveur du MNLA. Pendant qu’elle exige la tenue des élections le 28 juillet, la France continue dangereusement de torpiller les accords de Ouaga. Sachant bien qu’il n y a pas d’autorités à Bamako, le MNLA et le HCUA ont décidé de s’y mettre avec la bénédiction de la France.
UN BOULEVARD POUR LE TERRORISTES ET LA FRANCE
Profitant de l’incapacité de Dioncounda, le MNLA a décidé de prendre l’accord à son compte. En plus de hausser le ton face à l’armée, il dicte sa loi. Ainsi, le déploiement de l’armée qui était prévu dès la signature de l’accord tarde à se matérialiser sur le terrain. Selon des sources concordantes, les terroristes refusent de libérer leur position dans la ville de Kidal. Pour eux, le cantonnement se fait dans la ville, pas ailleurs. Avec la complicité de l’armée française, ils parviennent à retarder le redéploiement de l’armée et de l’Administration.
VOLONTE D’OFFRIR L’ARMEE ET L’ADMINISTRATION AUX TERRORISTES
La ferme volonté de la partie française d’offrir l’armée et l’administration malienne aux terroristes du MNLA ne fait plus l’objet d’aucun doute. Au delà de l’accord de Ouaga, la France joue un jeu dangereux qui risque d’embraser définitivement la région de Kidal et de capoter la tenue des élections en juillet. Il appartient aux responsables militaires de rester fermes sur certains points, y compris face aux autorités politiques maliennes et de l’opération Serval. Quant à l’UNTM et à la CTSM, elles doivent rester vigilantes face à cette situation dont leurs militants risquent de faire les frais. Plus que jamais le flou demeure autour de l’interprétation de l’accord de Ouaga. Pour la France et le MNLA, elle se fait au détriment du Mali, comme si Kidal était un territoire français.
L’INSULTE D’ANEFIS
La tentative de désarmement de l’armée malienne sur le sol malien est une insulte de trop pour le peuple malien. Si les militaires semblent se laissés faire, il n’en est pas de même pour le peuple atteint dans sa dignité. Aucune partie du fameux accord ne stipule que l’armée malienne doit être désarmée avant d’entrer à Kidal. Comment va-t-elle défendre les populations et l’administration, s’interroge un habitant que nous avons joint par téléphone ? Pendant que la France humilie notre armée à Anéfis, elle laisse le MNLA se réarmer et recruter si l’on en croit les sources concordantes. Comment faut-il interpréter cette politique de la France ? Le plus difficile à supporter est le silence des autorités de la transition beaucoup plus préoccupées par les finances publiques et la fonction publique que de la reconquête de l’intégrité entièrement laissée entre les mains de la France. Une armée sans arme lourde n’est ni plus ni moins qu’une force de police ou de gendarmerie. Pour les autorités françaises, il s’agit de tout faire pour réduire l’armée malienne à une simple force du genre. Sachant bien que Gamou et Didier ne vont jamais accepter cette humiliation, ils furent écartés avec la complicité des autorités maliennes au profit d’un inconnu sur le théâtre des opérations. Si l’armée qui résiste tant bien que mal, accepte cette situation, il revient à l’administration de refuser de travailler sous la tutelle de la France. La volonté des cadres du MNLA de participer à la distribution des documents électoraux est un piège qui vise à minimiser le rôle de l’administration dans la tenue des élections à Kidal. Pourquoi pas le mouvement gandakoï, Ganda Iso ou MAA pour faire la même chose ailleurs. Il appartient aux autorités de rester vigilantes.
A suivre !
Lamine Diallo