Un sit-in quotidien que les travailleurs de l’hôpital comptent tenir jusqu’à la satisfaction de leur doléance. « Pour entrer en possession de nos droits…nous avons décidé, désormais, d’observer deux heures (8h à 10h) de sit-in tout les jours jusqu’à la satisfaction de nos doléances», explique Djimé Kanté, le porte-parole du comité syndical de l’Hôpital Gabriel Touré.
Pour ce faire entendre, les travailleurs de l’hôpital Gabriel Touré renouent avec les sit-in. Et hier, jeudi 5 novembre, l’hôpital a été paralysé par un sit-in de deux heures (8h à 10h). Et pourtant, malgré les problèmes récurrents auxquels l’hôpital fait face, le syndicat avait trouvé, sous l’égide de l’ancien ministre de la Santé Ousmane Koné, un terrain d’attente avec la direction de l’hôpital. Mais la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, selon Djimé Kanté, le porte-parole du comité syndical de l’Hôpital Gabriel Touré, est le non-paiement de leurs primes de garde et de leurs ristournes du troisième trimestre 2015.
« Dans toutes les autres structures sanitaires du Mali, les primes de garde et les ristournes du troisième trimestre 2015 ont été payées bien avant la fête de Tabaski. Et l’hôpital Gabriel Touré est la seule structure ou les employés n’ont pas encore touché leurs primes de garde et leurs ristournes.
On a déjà écrit au directeur de l’hôpital afin qu’on entre en possession de nos droits avant le 31 de ce mois. Et malheureusement, on a reçu aucune réponse», explique Djimé Kanté. Voilà pourquoi, ajoute-t-il, nous avons décidé d’observer deux heures de sit-in tous les jours jusqu’à satisfaction de nos doléances.
L’hôpital de tous les maux
Ce nouveau bras de fer entre le syndicat et la direction est la partie visible de l’iceberg des problèmes de l’hôpital Gabriel Touré. En effet, rien ne va plus dans cet hôpital de référence au Mali. Depuis plusieurs mois, le syndicat exige : l’amélioration des conditions d’accueil, d’hospitalisation et de soins des patients ; l’adoption et l’application à l’hôpital d’un organigramme consensuel ; le respect des textes dans la gestion de la carrière des travailleurs ; l’octroi d’une cantine appropriée pour les travailleurs, etc.
Le mois d’août passé, une grève de 72 heures a paralysé les services du Centre hospitalier universitaire(CHU) Gabriel Touré. Et, un mois plus tard, une nouvelle grève de 72 heures a été évitée de justesse suite à l’implication de l’ancien ministre de la santé Ousmane Koné. « Il y a longtemps que les mêmes problèmes persistent. Les dernières grèves ont été suspendues parce que le département avait pris un certain nombre d’engagements.
Mais aucun de ces engagements pris n’a été respecté et les conditions d’hygiène, au lieu de s’améliorer, se sont détériorer. L’ancien ministre de la santé avait fait une visite le 6 septembre à l’hôpital et avait donné des instructions fermes en demandant à la direction de tout faire pour assainir les locaux dans un délai maximum de 10 jours.
Il a aussi exigé que le scanner de l’hôpital soit fonctionnel et que le petit matériel soit là. Il avait vraiment tenu un langage ferme et on avait arrêté les contestations parce que des instructions ferment ont été donné. Mais jusqu’ à aujourd’hui, rien n’a été fait », explique, dépité, le porte parole du syndicat de l’hôpital. Quid du nouveau ministre de la santé, Dr Togo Marie Madeleine, une ancienne directrice de l’hôpital Gabriel Touré?
Le syndicat l’accorde le bénéfice du doute. « La nouvelle ministre vient d’arriver. Et tout récemment, lors d’une visite à la pédiatrie de l’hôpital, elle a ordonné la dératisation et la désinsectisation des lieux ». Chose qui a été faite le weekend dernier. « C’est des actions timides qui sont là. Mais jusqu’à là, les conditions d’accueil, de soins et d’hospitalisation du malade n’ont pas du tout évolué », reconnaît Djimé Kanté, le porte-parole du syndicat de l’hôpital.
Madiassa Kaba Diakité
Source: Le Républicain-Mali 06/11/2015