Face à la situation catastrophique que traverse le pays et les difficultés auxquelles ils sont confrontés au niveau de la représentation diplomatique et consulaire, les Maliens de France, de l’Opposition démocratique et républicaine organiseront demain samedi 21 mai 2016 de 14h à 16 heures, un sit-in devant l’Ambassade du Mali en France.
Ainsi, ils ont adressé une lettre au président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) pour prendre des dispositions idoines permettant au pays de sortir de l’abîme. En outre, dans cette lettre, ils invitent le président IBK à redresser la barre du bateau Mali qui part à la dérive.
« Pour cela des actions vigoureuses contre le népotisme et le clientélisme s’imposent. Dans un souci de doter le Mali d’une véritable politique nationale de paix et de réconciliation dont l’accord signé le 15 mai 2015 est une des prémices, nous vous demandons d’organiser des concertations nationales avec toutes les forces vives du Mali », soulignent les Sections de France des partis de l’opposition malienne. Dans cette lettre, les sections de France dénoncent vigoureusement la mauvaise gestion du pays. Lisez l’intégralité de la lettre ci-dessous.
Sections de France : Fare Anka wuli / Parena / Pdes / Urd
Paris, le 21 mai 2016.
A Son Excellence :
Monsieur Ibrahim Boubacar Keïta Président de la République du Mali.
Bamako MALI
Excellence, Monsieur le Président,
La crise multidimensionnelle qui a frappé notre pays de janvier 2012 à juillet 2013 a été maîtrisée par le Peuple malien avec le soutien de la communauté internationale. A l’issue d’un processus difficile de nouvelles Institutions issues des élections de 2013 ont été mises en place. Un immense espoir animait les maliens d’une manière générale et plus spécifiquement ceux établis en France. Plus de deux années après votre accession à la magistrature suprême beaucoup d’inquiétudes assaillent le Peuple malien.
Nous espérions connaitre une amélioration de la gouvernance générale du pays et en conséquence une meilleure gestion des affaires de notre communauté en France par la mission diplomatique et consulaire. Bien au contraire, que d’espoirs déçus !
Depuis deux ans et demi, nous assistons en France à :
Une dégradation des conditions d’accueil dans les locaux de notre consulat avec comme corollaire des délais de traitements et d’attente de papiers administratifs plus longs pouvant conduire à des difficultés sur l’emploi et le logement ;
La corruption généralisée dans le recrutement et la gestion du personnel ;
Un manque de professionnalisme des agents ayant pour cause un mode de recrutement et de nominations qui tiennent plutôt compte des affinités de filiation et/ou d’amitié que des exigences de compétences et de savoir faire. N’étant pas qualifiés à recevoir du public, leur relation avec les usagers est empreinte d’arrogance voir d’insolence au quotidien créant somme toute une situation de crise permanente ;
Une absence d’écoute, d’initiative, d’innovation rendant impossible une structuration performante des actions consulaires et une prise en charge, des attentes de la communauté, en particulier l’orientation des investissements vers le pays d’origine ;
Une absence ou mauvaise communication officielle des autorités diplomatiques et consulaires en direction de la communauté concernant les attentes et les problématiques du pays….
L’ensemble de ce qui précède prend source, dans une relation de cause à effet, dans la dégradation de la gouvernance générale de notre pays se manifestant par :
La mauvaise gestion, la patrimonialisation de l’Etat, la dilapidation et le détournement des deniers publics, les surfacturations, le pilotage à vue des affaires publiques, l’improvisation, l’immixtion de la famille du Président dans les affaires de l’Etat, l’arrogance et le mépris vis-à-vis du peuple. Tout ceci ont atteint sous le régime du Président IBK des sommets jamais égalés depuis l’indépendance de notre pays en 1960 ;
La mauvaise gestion de la grave crise du nord a conduit à une situation d’impasse, où un an après la signature de l’accord d’Alger, l’Etat peine à exercer sa souveraineté sur des pans entiers du territoire national dans un contexte d’insécurité généralisée où les attaques terroristes se multiplient. Aucune région n’est, de nos jours, épargnée par cette gangrène. Les affrontements intercommunautaires font des dizaines de morts, tous les jours, à travers le pays.
L’effondrement de la crédibilité de notre pays devient une réalité indiscutable. Notre nation est humiliée quotidiennement par des actes amateurs de notre gouvernement ;
L’immobilisme dans la gestion du pays traverse le territoire d’est à l’ouest et du nord au sud et nous nous enfonçons dans une profonde crise politique aux conséquences incertaines.
Face à cette situation, nous, Maliens de France, de l’Opposition démocratique et républicaine, exprimons notre profonde inquiétude face à l’avenir du Mali.
Nous vous invitons par la même occasion à redresser la barre du bateau Mali qui part à la dérive. Pour cela des actions vigoureuses contre le népotisme et le clientélisme s’imposent. Dans un souci de doter le Mali d’une véritable politique nationale de paix et de réconciliation dont l’accord signé le 15 mai 2015 est une des prémices, nous vous demandons d’organiser des concertations nationales avec toutes les forces vives du Mali.
Dans l’espoir de voir le Mali se relever pour le bonheur des Maliens.
Veuillez, accepter, Excellence, nos salutations distinguées.
Les Sections de France des partis de l’opposition malienne
Fare anka wuli/Parena/Pdes/Urd