Cette action du syndicat, faut-il le rappeler, fait suite au non respect des engagements intervenus entre ledit syndicat et la Direction de l’hôpital depuis le mois de janvier 2011 pour le payement des ristournes et les indemnités de garde du personnel. Une rencontre entre le syndicat et la Direction, prévue le mardi 8 mai dernier, sur la demande du département de tutelle, en vue de trouver un terrain d’entente entre les deux parties a été reporté à la dernière minute par la direction.
Aux dires des membres du syndicat, aucune raison n’a été avancée par la Direction pour motiver ce report. Cette attitude témoigne, à suffisance, que la fin des sit-in au sein cet hôpital de la capitale n’est pas pour demain. Une situation qui risque de perturber fortement, dans les semaines à venir, les prestations dans ce centre hospitalier universitaire de troisième référence en ces temps si incertains pour la nation avec son corollaire de risques de violence dans le pays. A entendre son secrétaire général, le Dr Loséni Bengaly, les actions du SNS-AS-PF ne vont jamais s’arrêter tant que la situation ne change pas. « Nous ne ferons pas une action violente ou contraignante pour les patients», rassure le premier responsable du syndicat.
Les problèmes concernent entre autres : le scanner et la radio en panne, le bloc technique ainsi que le bloc de l’ORL non opérationnels, la faible dotation de la pharmacie, la situation des 210 lots à usage d’habitation pour le personnel à Banancoroni, le grand retard dans le payement des ristournes, le manque de gants d’examen, d’alcool, le non payement des allocations du personnel. Aux dires de certains militants du SNS-AS-PF, on constate une dette de 800 millions F CFA au compte de la pharmacie du CHU. Les 3 millions F CFA de la mutuelle, les 60 millions F CFA de prêt auprès d’une banque de la place pour payer les ristournes sont autant de griefs que ruminent les agents du CHU Gabriel Touré en longueur de journée. Face à son incapacité de faire plier le syndicat sur ses revendications, le Directeur semble procéder à des intimidations des militants du SNS-AS-PF.
Pour preuve, le sit-in du mardi dernier à été suivi par une lettre circulaire N°0281/DG-HT de la Direction invitant les chefs de départements et de services à dresser la liste des absents durant les heures de sit-in. Cette lettre commence-t-elle à porter ses fruits quand on sait que la mobilisation n’était pas au rendez-vous hier ? Wait and see.
Abdoulaye OUATTARA
Le Républicain Mali 11/05/2012
