Suite à nos articles parus dans notre précédente parution, faisant échos de la disparition du sous-officier Abocar Kola Cissé et du soldat Aliou Boncana Maïga, tous deux bérets rouges, une vieille femme nous a rendu visite le mardi 26 juin, à la rédaction. Elle s’appelle Mme Doumbia Sirantou Makadji, veuve d’un officier supérieur décédé, il y a cinq ans.
Affaiblie, angoissée, cette vieille mère n’a cessé de sangloter dans notre bureau. Au fur et à mesure qu’elle expliquait les faits, elle criait comme une femme affolée. C’est difficilement que nous sommes parvenus à la calmer, à la consoler.
Ce qu’il faut retenir concernant son cas, c’est que son unique garçon, Baba Lamine Doumbia, un des éléments de la garde présidentielle a été arrêté, selon son récit, à Tomikorobougou.
Avant d’être emprisonné à Kati. Elle a eu la chance, à ses dires, de voir son fils dès les premiers jours des évènements, ligoté, la tête baissée. Depuis, Sirantou Makadji est tombé malade et n’a plus eu accès à sa progéniture. Aujourd’hui, elle est traumatisée parce le nom de ce dernier ne se trouve sur aucune liste. Pas la moindre information. Cependant, elle est inquiète parce qu’elle a reçu cette information : » Un soir, ils sont venus ramasser 17 personnes parmi lesquels mon fils vers une destination inconnue. Sont-ils partis les tuer ou non ? Je suis musulmane. S’ils ont tué mon fils, qu’on me remette le corps afin que j’organise les funérailles (sanglots). C’est l’unique garçon que Dieu m’a donné. Si Dieu a voulu qu’il meurt de cette manière, je l’accepte. Mais de grâce, qu’on me dise qu’il est mort ou vivant pour savoir à quoi m’en tenir. Dites à Sanogo de me donner mon fils s’il est mort (sanglot), s’il vit qu’on l’emprisonne comme les autres en attendant le jugement (sanglot, sanglot, sanglot…) » a déclaré Sirantou Makadji, visiblement déstabilisée par la situation.
Chahana Takiou
22 Septembre