«Mali : l’énergie solaire, un miracle pour les femmes» !
Tel était le titre d’une publication du PNUD/Mali consacrée aux avantages que les populations rurales, les femmes notamment, peuvent tirer du l’énergie solaire.
«Au Mali, moins de 1 % des communes rurales disposent de l’électricité.
Mais à Sirakorola, le chef-lieu d’une commune située à 120 km de Bamako, l’énergie solaire est synonyme de boom économique», pouvait-on lire dans cet article de plaidoyer.
«Depuis que les panneaux solaires ont été installés chez nous, les femmes n’achètent plus du charbon de bois ni du pétrole pour les tâches ménagères.
Nous arrosons nos plantations avec la pompe solaire et la rentabilité de notre jardin maraîcher s’est grandement améliorée», a expliqué Nana Sangaré.
Mère de sept enfants et adjointe au maire, elle préside une association de femmes qui trouvent leur autonomisation dans le maraîchage et la fabrication de glace alimentaire à la supervision du centre de santé et des deux écoles du village.
«Avant ce projet, je n’avais aucun revenu.
Maintenant, j’arrive à une recette journalière de 3 000 F CFA.
Ce qui me permet de subvenir aux besoins de mes enfants», avait reconnu Nana.
Comme elle, plus de 30.000 personnes vivant dans les 55 villages de la commune bénéficient directement du Projet de promotion des énergies nouvelles renouvelables pour l’avancement des Femmes (PENRAF), initié par le gouvernement du Mali en 2003.
Le PNUD y apportait une participation financière et gérait l’ensemble des contributions du projet sur la base d’un programme annuel qui privilégie l’utilisation de la main d’œuvre locale.
Ainsi, des artisans forgerons ont été formés à la fabrication de séchoirs, cuiseurs et chauffe-eau solaires, et de jeunes volontaires initiés à l’installation des panneaux solaires et à leur maintenance.
La gestion des unités de production de glace alimentaire et de conditionnement de lait, de charge solaire de batteries et celle de séchage solaire a été confiée au groupement de femmes et de jeunes qui gardent 30 % des recettes issues des ventes et prestations de services dans leur caisse.
Les 70% restants sont versés à la mairie pour assurer le renouvellement et l’entretien des kits solaires.
«En cas de panne, on n’a plus besoin d’aller jusqu’à Bamako pour chercher un technicien. Et puis, nous avons des magasins de pièces de rechange.
Nous sommes vraiment fiers de notre village !», s’est réjouie Nana Sangaré. Au centre de santé, l’éclairage solaire a remplacé les lampes à pétrole et lampes torches qui étaient auparavant utilisées pour les consultations ou les accouchements.
Un chauffe-eau permet d’avoir de l’eau chaude en continu pour les patients et un réfrigérateur solaire conserve vaccins et médicaments à bonne température.
«L’énergie solaire a entraîné un boom économique dans notre commune…
L’utilisation de l’énergie solaire a beaucoup amélioré la qualité de vie des populations, et surtout celle des femmes», s’est réjoui le maire de Sirakorola, Souleymane Coulibaly.
Ce projet touchait dans les années 2000 plus de 30.000 personnes, principalement les femmes et les jeunes tout en rendant l’énergie renouvelable accessible à tous.
Dans un pays où on se soucie réellement du développement local et du bien-être des populations, il aurait dû être étalé à l’échelle nationale pour compenser le difficile accès à l’électricité.
Naby