Dans le cadre de la Rentrée culturelle 2012, couplée avec la 7ème édition du « Festival Triangle du Balafon » qui met en compétition des Troupes du Mali, de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso et de la Guinée, le Stade Babemba Traoré, dans l’après midi du 10 février 2012, a été le point de convergence des populations de la capitale du Kénédougou. Une bonne partie de la population ne voulait pas se faire conter ce qui allait se passer au Stade. Une série de discours a ponctué la prestation des artistes qui étaient invités pour la circonstance.
Solomane Traoré dit Neba Solo, comme cela est désormais devenu une tradition, a eu le privilège de jouer l’hymne du « Festival Triangle du Balafon ».
Immédiatement, Moussa Koné, adjoint au Maire de Sikasso, est intervenu pour dire toute la fierté sa ville à recevoir la manifestation. Après avoir rappelé qu’aucun pays ne peut se développer seul, il a indiqué que le Mali, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et la Guinée ont décidé de retrouver un pan de leur culture qui les unit : le Balafon. « Grâce à cet instrument de musique magique qui rythme tous les évènements de la vie, burkinabés, guinéens, Ivoiriens, maliens et d’autres nationalités vont se frotter les uns aux autres et lier amitié sous le témoignage de l’opinion internationale », a-t-il déclaré. Pour sa part, Yaya Bamba, Président de l’Assemblée régionale de Sikasso, a indiqué que depuis la 1ère édition, le « Festival Triangle du Balafon » s’est illustré comme un puissant moyen d’intégration des peuples.
Avant de rappeler que « le développement et l’instauration d’une culture de la paix, credo de ce festival et la promotion du balafon, instrument transfrontalier, dans toute sa diversité et sa dimension socio économique et culturelle restent les objectifs majeurs de cet évènement culturel à caractère intégrateur ». Très appréciée du côté de Sikasso, Mariam Bagayogo, trésor humain vivant du Mali, arrivera sur scène pour rappeler à tout le monde les vertus du son du balafon, même s’il est du Bélédougou. Toujours dynamique malgré le poids de l’âge, la célèbre cantatrice va faire vibrer le Stade de Sikasso, avant le discours de Mohamed Sané Tokpan, ambassadeur du Burkina Faso au Mali. Il a rappelé que les pays de la sous-région qui ont en réalité tout en commun, doivent se donner la main pour renforcer la toile de leur destin commun.
Et, selon lui, le « Festival Triangle du Balafon » est un exemple qui doit être multiplié. Pour sa part, Jean Baptiste Williams, Directeur national de l’action culturelle de la Guinée et Chef de la délégation guinéenne, a indiqué qu’ « au-delà d’une simple réjouissance, cette rencontre est un gage sûr d’une véritable intégration des peuples d’Afrique ». Et, ce fut le tour de Seydou Balani de monter sur scène, pour rappeler aux spectateurs dans un rythme endiablé qu’il est de ceux-là qui ont contribué à l’adoption du balafon dans des milieux très select au Mali, comme les boîtes de nuit. Ibrahim Féfé Koné, Gouverneur de la Région de Sikasso, a exprimé toute sa joie et celle des populations de sa région, du Wassoulou au Zéguédougou, en passant par le Miankala, le Banimonitié, le Ganadougou, le Folona et le Kénédougou, d’accueillir la cérémonie de la Rentrée culturelle 2012 et la 7ème édition du Festival Triangle du Balafon.
Son intervention a été suivie par celle de Samuel Ouattara, ambassadeur de Côte d’Ivoire au Mali. « La fête du balafon constitue un espace d’échange et de coopération pour l’intégration au service de la paix », a-t-il déclaré. Selon lui, tout doit être mis en œuvre pour faire de ce festival un évènement de catharsis pour la construction d’une intégration sous-régionale. Hamane Niang, ministre de la culture du Mali, avant de donner le coup d’envoi aux artistes, a tenu à rappeler la philosophie qui sous-tend l’organisation des deux manifestations : Festival Triangle du Balafon et Rentrée culturelle.
Ce discours a fait place à la démonstration de Neba Solo et de ses danseurs. Ce fut un moment de délire dans les tribunes, tant le roi du balafon et ses danseurs étaient inspirés. Et, comme il fallait s’y attendre, Mahamadou Soumbounou dit Mylmo, allait émerveiller le public, en chatant un tempo Rap sur un accompagnement du balafon de Néba Solo.
Et la Chorégraphie sur la légende du balafon, allait ouvrir la voie au défilé des troupes. Le Mali est représentée par deux troupes : le Groupe de Bréhima Coulibaly de Nampasso et le groupe balafon « Bouaza Koumi Diosé » ; la Côte d’ivoire par le groupe « Keibafone » et par le groupe « Kankéilé ». Le Burkina a aussi deux troupes : le groupe Mamadou Diabaté et percussion Mania et le groupe « Yiribasso ». La Guinée est arrivée avec deux groupes : le ballet national « Djoliba » de Conakry et le groupe « Djéli Guinée ».
Assane Koné
Le Républicain Mali 14/02/2012