Beaucoup d’observateurs ont remarqué l’absence de certains ténors de l’Opposition à la signature du Manifeste pour l’Alternance et le changement le 29 Avril 2018 au palais de la culture Amadou Hampaté Ba. Modibo Sidibé des FARE Anka Wuli, Oumar Mariko de SADI et Daba Diawara du PIDS ont brillé par leur absence à la cérémonie censée sceller l’union entre toutes les forces politiques avides de changement. Ils semblent emprunter une autre voie, différente de celle des signataires du Manifeste, même si la finalité est la même. Qu’est qui pourrait expliquer cette dichotomie au sein de l’Opposition ?
C’est en grandes pompes et sous les vivats des militants et sympathisants de la centaine de partis politiques et d’associations que le Manifeste pour l’Alternance et le changement en 2018 a été signé au Palais de la Culture Amadou Hampaté Ba. Parmi les figures marquantes, on pouvait citer, entre autres, Soumaila Cissé, président de l’URD, Tiébilé Dramé, Président du PARENA, Amadou Thiam, Président de l’ADP-Maliba, Djibril Tall, Président du PDES, Kalfa Sanogo, Maire de Sikasso, et président du Mouvement Kalfa 2018. A ces ténors, il faudrait ajouter Jeamille Bittar, les représentants de Mohamed Ali Bathily, de Mamadou Igor Diarra et de Moussa Sinko Coulibaly. Parallèlement à cette cérémonie, censée sceller l’union entre les forces politiques qui se battent pour l’Alternance, d’autres formations s’unissaient pour le même but. C’est le cas du Nouveau Pôle Politique qui regroupe une dizaine de formations et dont Modibo Sidibé est le porte-étendard. Comme si cela ne suffisait pas, Daba Diawara aussi se fait désigner comme le candidat de « Mali Débout ». Il reste maintenant Oumar Mariko du parti SADI qui selon nos informations se déclarera candidat au moment opportun. Qu’est ce qui pourrait expliquer cette fragmentation de l’opposition, surtout quand on sait que tous ceux qui voudraient bien être candidat pourraient l’être, pourvu qu’au second tour le report de voix soit effectif en faveur du candidat qui se serait qualifié ? La voie la plus facile aurait été que tous les partis politiques de l’Opposition s’entendent dès maintenant sur un programme minimum leur permettant de faire chemin ensemble pour atteindre l’objectif commun qui est celui de réaliser l’alternance. Chaque leader devrait mettre du sien afin d’aboutir à cet ultime but. En refusant d’unir leurs forces, les dirigeants de l’Opposition courent le risque de se faire battre par le Président sortant, qui, en plus de disposer les ressources de l’Etat, pourrait jouer sur la dissension en son sein pour convaincre certains à le soutenir.
Youssouf Sissoko