Depuis le jeudi dernier, le président Hammadoun Kolado Cissé ne dort que d’un seul œil. C’est l’affaire Amadou Diakité qui lui coupe le sommeil. Ce dernier passe par tous les moyens, même les plus sordides pour être candidat du Mali au poste réservé à la Zone Ouest A de la CAF, comptant pour le renouvellement du Comité Exécutif de la CAF.
En effet, après avoir échoué à emballer dans cette affaire, le Ministre des Sports, Hamèye Founé Mahalmadane et certaines autorités sportives de notre pays, Amadou Diakité n’a trouvé autre moyen que de faire recours à l’ex-junte. De sources dignes de foi, le président de la Fédération malienne de football, Hammadoun Kolado Cissé, a été invité le jeudi dernier à Kati, fief des militaires qui ont renversé le 22 mars le Général-Président, Amadou Toumani. Il ne s’agissait pour le Président Kola d’assister à un dîner gala qu’allait lui offrir le Capitaine Amadou Haya Sanogo et ses acolytes. Loin s’en faut ! Il s’agissait plutôt d’une sommation, avec comme cerise des intimidations et des menaces.
Dans le salon feutré du capitaine, on lui présenta un papier antidaté qui a à l’en-tête «Bamako, le 10 novembre 2012», et au bas, «Hammadou Kolado Cissé, président de la Fédération malienne de football». Alors que l’ouverture des candidatures audit poste débute le 7 novembre prochain. Ce papier qu’on demande à M. Kola de signer, stipule que c’est le président de la Femafoot qui envoie à la CAF la candidature d’Amadou Diakité.
Chose bizarre et incompréhensible pour Kola. Malgré les menaces, ce dernier refus de signer le document et rejoint son bureau à la Femafoot. A sa surprise, on lui envoie un émissaire militaire de Kati muni du papier. Cet émissaire, avec de graves intimidations, demande à M. Kola de le signer dans les 30 minutes qui suivent, sinon «il va voir». Mais, voir quoi ? La question reste toute posée.
Mais, toujours est-il que, prenant son courage à deux mains et s’assumant en N°1 de la Femafoot, il a refusé une fois encore de signer le papier. Et lundi dernier, il a convoqué certains membres du Comité exécutif pour discuter du dossier. Les discussions furent houleuses, puisqu’il y avait des dissensions à propos de la signature du papier par le président. Depuis lors, l’affaire reste intacte et le président Kola ne sait à quel saint se vouer.
Mais, pour se tirer d’affaire, il a lancé un communiqué daté du 30 octobre 2012 (voir encadré) l’appel à candidature qui sera ouvert sous peu à tous ceux qui veulent postuler à ce poste de la CAF réservé à la Zone Ouest A.
Ces menaces de l’ex-junte, si elles venaient à se transformer en agression du président de la Femafoot, Hammadoun Kolado Cissé alias Kola, auront de graves conséquences sur le sport-roi malien. En effet, on sait que notre pays est engagé sur plusieurs fronts footballistiques : en ½ de la Coupe CAF avec le Djoliba, qualifié pour la CAN 2013, qualifié pour la CAN junior et en voie de qualification au niveau des cadets. Si donc, le président est agressé, comme ce fut le cas de plusieurs journalistes, la CAF et la FIFA suspendront le Mali de toutes ces compétions. Et ce serait une grosse perte pour notre pays.
Du côté de la l’ex junte, aucune information ne filtre. En tout cas, jusqu’au moment où nous bouclions ce journal.
Par ailleurs, l’immixtion des militaires dans le sport est incompréhensible et inacceptable. Surtout quand on sait qu’après le Coup d’Etat, ils ont engagé une opération grandeur nature de lutte contre la corruption et de traque de ceux qui ont pillé les deniers publics. De ce fait, comment peuvent-ils soutenir et appuyer de force la candidature d’Amadou Diakité qui a été vomi par la FIFA pour corruption ? Veulent-ils ternir l’image du Mali au niveau des instances internationales de football ? Autant de questions qui donnent du tournis.
Affaire donc à suivre !!!
Bruno LOMA
Le Progres 01/11/2012