La désolidarisation de cette branche du MNLA en dit, aujourd’hui, long sur le bricolage fait autour de cette signature. A cette incertitude des Maliens quant à l’avenir de l’accord s’ajoute aussi sa signature sur fond d’injustice grave envers les victimes de la crise. Certains éléments des mouvements de la coordination, graciés, ont paradé le 20 juin 2015 au CICB avec sur leurs mains le sang des soldats et civils maliens tués à Aguelhok, à Konna et à Djabali.
En effet, en plus de mettre les Maliens en « quarantaine » dans la résolution de la crise du nord, signé l’acte de partition du Mali le 20 juin 2015, le gouvernement, en procédant à la levée du mandat d’arrêt contre 15 auteurs des crimes de Aguelhok, de Konna et de Djabali, leur ôte définitivement et atrocement leur droit de rendre justice à leurs parents victimes, de faire définitivement leur deuil et de pardonner. Et c’est sur cette bombe à retardement que le gouvernement, en cautionnant les caprices de la Coordination, entend, dans un délai de 60 jours après la signature de l’accord, organiser des patrouilles mixtes au nord entre l’armée malienne et les mouvements armés sans aucune justice ne soit faite.
Désillusion ! C’est le moins qu’on puisse dire quand on sait que toute réconciliation après une crise aussi grave passe nécessairement par la justice. A ces doutes s’ajoute aussi le respect du calendrier de l’accord et de ses compromis souvent utopiques signés à la hâte par le gouvernement malien. Car, selon certains analystes, le forcing du 20 juin ne payera pas longtemps, car contenant des germes de partition du pays. « Les Maliens seront surpris lors de sa mise en œuvre. Ils découvriront bientôt le complot et se dresseront contre son application », analyse politologue. C’est donc dire que le Régime IBK dépassé par la crise du nord a simplement opté à le repousser.
Youssouf Z KEITA
Source: Le Républicain-Mali 24/06/2015