Siaka Diakité dénonce le manque de pédagogie du Gouvernement et du Patronat

En effet, pour le Secrétaire général de l’UNTM, il s’agissait de faire le bilan de cette période qu’il a passée à la tête de la centrale syndicale, depuis 1997. D’entrée de jeu, Siaka Diakité signalera qu’il  n’est pas aisé de donner de l’espoir à leurs mandants en revendiquant pour eux de meilleures conditions de vie et de travail, surtout après la grave crise que l’UNTM a connue en 1997 et que le Congrès extraordinaire tenu à cet effet a résorbée. Selon lui, c’est depuis lors que leurs efforts ont été orientés vers un syndicalisme de développement éclairé par la volonté de satisfaire les justes revendications  des travailleurs.

Siaka Diakité  a touché du doigt le niveau dérisoire des salaires et la cohorte de travailleurs licenciés ou déflatés suite à la liquidation des sociétés et entreprises d’Etat. « Les préoccupations des travailleurs ont échoué sur les rivages d’un océan de malheurs et de  convulsions tragiques », a-t-il souligné. Des préoccupations qui, selon ses explications, ont été largement révélées dans les recommandations de la conférence internationale sur les dimensions sociales de l’ajustement structurel tenue en mars 1993.

« Nous avons fait des efforts pour tenir compte des ressources de l’Etat, pour éviter de provoquer de graves déséquilibres par rapport à certains programmes qui le lient aux partenaires techniques et financiers », a expliqué Siaka Diakité. Selon lui, l’effort gouvernemental est friable et s’effrite sous l’effet d’une conjoncture économique capricieuse ; ce qui fait que les salariés demeurent dans un état  de vulnérabilité par rapport au marché. Il a également laissé entendre qu’une bonne partie de l’effort gouvernemental porte sur des réparations de préjudices, avant d’ajouter que les indemnisations et paiements des travailleurs licenciés participent de cette volonté.

Il a rendu un hommage aux branches de sa centrale syndicale pour leurs efforts, avant de signaler que celles-ci ne sont pas au bout de leurs peines, puisque les cabinets ministériels sont moins  enclins à  les écouter. Il ajoutera que les mécontentements et la grogne qui partent de ces syndicats en sont révélateurs. C’est pourquoi il a signalé sa déception par rapport au niveau et à la qualité de traitement de leurs dossiers. Toutes choses qui, selon lui, s’expliquent par le fait que les réponses attendues tardent à venir, et par le manque de pédagogie du  Gouvernement au moment d’une forte demande sociale.

A en croire Siaka Diakité, de nouvelles infrastructures ont été réalisées, à savoir, les routes de l’intérieur et celles qui mènent aux littéraux de nature à éviter l’asphyxie de notre économie. « En liquidant les entreprises d’Etat, nous n’avons aucune perception du gain et de   l’impact de cette politique sur notre économie », a-t-il laissé entendre.
C’est pourquoi il a insisté sur la nécessité de la tenue d’une conférence nationale sur l’industrialisation.

De 1997 à  nos jours, l’UNTM a  fait plusieurs conquêtes syndicales, a fait savoir Siaka Diakité qui expliquera que les fonctionnaires et agents de l’Etat ont eu une augmentation de salaires de l’ordre de 53 477 476 164 FCFA. Quant aux conquêtes à l’interne des branches de l’UNTM, elles sont de l’ordre de 22 686 393 228 FCFA, 5 245 039 164 FCFA, etc.
Les coûts supportés par l’Etat, de 1997 à nos jours, sont de 129 638 119 339 FCFA. Aussi, il dira que grâce au protocole d’accord entre le Gouvernement, l’UNTM et les travailleurs de l’HUICOMA, ces derniers ont bénéficié de 2 100 000 000 de FCFA.

Dans le cadre des activités du Cinquantenaire, l’UNTM entend aussi jouer sa partition avec l’actualisation de son Livre d’Or, la production de documentaires audiovisuels, la recherche des photos des anciens Secrétaires généraux de l’UNTM, la production de tableaux photos. A cela, il faut ajouter une conférence-débat, le badigeonnage des bâtiments de la Bourse du Travail, le age de la cour, a réhabilitation de la bibliothèque, le décernement de diplômes du Mérite syndical, une soirée Gala, etc.

Par Dieudonné  Diama

Le Coq Cocorico 101/2011