Spécialiste du portrait, il utilisait un appareil photo grand format. Commençant la photographie en 1949, il installe dans sa cour un studio. De 1962 à 1977, il est photographe à la Sûreté nationale.
Présenté pour la première fois en France, à Rouen par Pierre Olingue, lors des 3èmes Rencontres Photographiques de Normandie, consacrées aux photographes africains, en mai 1993. Ensuite il a exposé grâce à Françoise Hughier aux Rencontres internationales de la photographie d’Arles en 1994, à la Fondation Cartier à Paris en 1994 et au musée Solomon R. Guggenheim à New York en 1996. Un prix «Seydou Keïta» est attribué lors des Rencontres africaines de la photographie à Bamako.
Seydou Keïta a vécu à Bamako, Mali, de 1921 à 2001. Photographe autodidacte, il ouvre un studio en 1948 et se spécialise dans l’art du portrait. Seydou Keïta photographie bientôt le tout Bamako et ses portraits acquièrent une grande réputation dans toute l’Afrique de l’Ouest. Sa clientèle nombreuse – souvent jeune et habillée à l’européenne pour ce qui est des hommes– était attirée par la qualité de ses photos ainsi que son grand sens esthétique. Certains clients apportaient des objets avec lesquels ils voulaient être photographiés, mais Keïta avait également dans son studio un choix de vêtements européens et d’accessoires –montres, stylos, poste de radio, scooter… qu’il mettait à leur disposition. Les femmes, elles, venaient en grandes robes, qui couvraient souvent leur gorge et leurs jambes, car elles ne commencèrent à porter des tenues occidentales qu’à la fin des années 60. Seydou Keïta travaillait essentiellement à la lumière du jour et pour des raisons d’ordre économique ne faisait qu’une seule prise de vue pour chaque portrait.
Découvert en Occident dans les années 1990, la première exposition personnelle de Seydou Keïta eut lieu en 1994 à Paris à la Fondation Cartier, suivie de nombreuses autres dans divers musées, fondations et galeries du monde entier. Il est aujourd’hui unanimement reconnu comme le père de la photographie africaine et l’un des plus grands photographes du 20ème siècle. «La technique de la photo est simple, mais ce qui faisait la différence, c’est que je savais trouver la bonne position, je ne me trompais jamais. Le visage à peine tourné, le regard vraiment important, l’emplacement des mains… J’étais capable d’embellir quelqu’un. À la fin, la photo était très belle. C’est à cause de ça que je dis que c’est de l’Art», racontait-il.
Source: Le Reporter 02/05/2016