Tous les responsables locaux ont en effet été présents, du préfet au député, du président du conseil de cercle aux représentants des forces de l’ordre (police, gendarmerie, garde républicaine), des conseillers communaux aux chefs des services techniques locaux ainsi que les chefs des quatorze quartiers de la ville et de nombreux citoyens fortement intéressés.
Il y avait de quoi pour une telle mobilisation citoyenne.
En, le budget prévisionnel, laborieusement élaboré par la commission budgétaire qui a eu à sacrifier à ce travail du temps, de l’énergie et de l’attachement patriotique pendant plusieurs semaines, a été arrêté à la somme de 851.375.936 Fcfa contre 646.942.326 Fcfa pour l’exercice écoulé (2010), soit une augmentation de 32%. Pour Hamala Haïdara et ses collaborateurs, Kati, de par sa situation géographique par rapport à Bamako et de par son histoire qui n’est plus à compter, doit chaque année voir plus loin et viser plus haut. D’où cette progression chiffrée à 204.433.610 Fcfa. Un budget certes ambitieux mais, de l’avis général dans la cité garnison, des plus réalistes.
La part du fonctionnement dans ce pactole s’élève à la somme de 602.773.247 Fcfa, soit 70,80% du budget. Quant à la part de l’investissement, elle se chiffre à 248.602.739 Fcfa, soit 29,20% du budget. La faiblesse de cette dernière part par rapport aux charges de fonctionnement a une explication. Les salaires des enseignants du premier cycle sont désormais dévolus à la mairie. Un sacrifice qui en dit long sur la volonté des populations à veiller elles-mêmes sur l’éducation primaire de leurs enfants.
La session budgétaire a également eu à son ordre du jour l’examen du Plan de Développement Economique, Social et Culturel (Pdsec), une programmation quinquennale qui court de 2009 à 2014. Il faut noter que ce Pdesec, longtemps pensé et élaboré, verra pour la première fois sa mise en route. Il est évalué à 1.541.570.000 Fcfa. Ce milliard et demi sera affecté au développement local en donnant un coup de fouet à plusieurs activités économiques, sociales et culturelles.
C’est ainsi que la somme sera répartie entre différents secteurs porteurs. Les ressources humaines sont appelées à absorber 641.200.000 Fcfa. Comme pour dire qu’il s’agit de mettre les acteurs du développement dans les conditions optimales de rendement afin de les rendre plus opérationnels et plus efficients. Suit l’économie rurale pour l’essor de laquelle une enveloppe de 532.700.000 Fcfa sera prête à être utilisée. L’on notera opportunément que Kati et ses alentours sont des zones maraîchères et agricoles par excellence, et où le commerce de fruits et de légumes est considérable. En la matière, Kati pourvoie même à la consommation bamakoise, voire à celle des localités qui ceinturent notre capitale.
En ce qui concerne le secteur secondaire, il bénéficiera de l’injection de 384.150.000 Fcfa. Divers métiers et arts pourront connaître une avancée inattendue. Quant aux infrastructures et bâtiments, il est prévu 73.450.000 Fcfa.
La ville de Kati va pouvoir inaugurer alors en tout espoir son grand marché le 20 décembre prochain, soit dans sept petits jours. Celui-ci a été rénové à grands frais, ce qui a fait que durant six mois la mairie n’y a pas perçu la moindre taxe. Le sacrifice fiscal en valait bien la peine au regard des promesses attendues. Une police du marché est déjà créée avec la constitution d’une brigade de la police locale.
Quel est donc le secret de tant d’ambitions pour la ville ? C’est simplement que 29 conseillers municipaux sont au coude à coude pour le bonheur de leurs mandants. Ils appartiennent à quatre des plus grands partis de l’échiquier politique national : l’Adéma-Pasj, l’Urd, le Rpm et le Parena. En plus, l’Adm (Association pour le Développement du Mali Sabougnouma) participe à la gestion municipale à travers son élue, Mme Néné Sangaré. « Ici, pas de frictions partisanes », proclame fièrement un élu. Ce qui permet de rapprocher les élus de leurs administrés. Ainsi, trois mairies déléguées ont été créées, dont l’une est tenue par Mme Néné Sangaré. Des quatre femmes élues, Mme Oumou Soucko est même 4è conseillé au maire
A voir alors le sourire qu’affiche depuis quelques jours le maire, Hamala Haïdara, on est tenté de s’exclamer : « Qui ne veut pas venir habiter à Kati ? ».
Assif Tabalaba
Le National 13/12/2010