C’est à l’unanimité, par 104 voix pour, que les honorables députés ont avalisé, le 28 juin dernier, le rétablissement du Service national des jeunes (Snj), après le plaidoyer de Mahamane Baby, en sa qualité de ministre porteur du dossier. Le Snj, nouvelle formule, dont la devise est : «Apprendre-Servir–Défendre», a pour mission de «contribuer à parfaire l’éducation, la formation physique, civique et professionnelle des jeunes en vue de leur participation effective et entière au développement économique, social et culturel du pays et de leur mobilisation pour les besoins de la défense nationale».
Les jeunes seront admis au Snj pour une durée de dix-huit (18) mois : six mois de Formation commune de base (FCB), dix mois de formation professionnelle et deux mois de reprise en main dans les casernes, les centres d’instruction, les camps de jeunesse… Ils doivent, pour ce faire, remplir les conditions ci-après : être de nationalité malienne, être âgé de 18 au moins et de 35 ans au plus, jouir de tous ses droits civiques et être de bonne moralité.
Si le Snj est personnel et obligatoire pour tous les jeunes, ceux-ci bénéficient néanmoins, pendant leur séjour dans cette structure, «d’un pécule et d’une Prime globale d’alimentation (PGA) conformément aux dispositions régissant les recrues de l’armée». En ce qui concerne spécifiquement les jeunes recrutés des fonctions publiques de l’Etat et des collectivités territoriales ainsi que des autres statuts, ils bénéficient de «la totalité de leur salaire pendant le prêt de service», tout en conservant également «l’intégralité de leurs droits à l’avancement».
Toutefois, les jeunes recrutés des fonctions publiques de l’Etat et des collectivités territoriales ainsi que des autres statuts «participent financièrement au coût de la Formation commune de base (FCB)», le montant de leur participation étant fixé par voie réglementaire. Pour ce qui est des diplômés sans emploi et des non-diplômés urbains et ruraux, ceux-ci «bénéficient du SMIG octroyé par l’Etat pendant leur formation par apprentissage». Les jeunes diplômés sans emploi ayant effectué le Snj, candidats à un concours de recrutement, «bénéficient, eux, d’une bonification en cas d’égalité de points fixée par arrêté du ministre compétent».
En contrepartie, sous forme d’obligations, les jeunes en service national sont tenus de «participer pleinement aux actions de formation entreprises à leur endroit» et de «respecter les mesures d’organisation du Snj, notamment, la discipline, les horaires, les consignes d’hygiène et de sécurité». Les jeunes sont également astreints «aux chantiers nationaux ainsi qu’aux activités sportives et culturelles» et ceux parmi eux qui sont libérés «demeurent des réservistes» dont les conditions de mobilisation et le statut sont déterminés par un décret pris en Conseil des ministres. En revanche, c’est un arrêté du ministre en charge de la Jeunesse qui précise les mesures d’organisation du Snj, dont la promotion et la gestion «sont assurées par un organe constitué sous la forme d’un Etablissement public à caractère administratif (EPA)». L’organe de gestion en question définit les conditions et les modalités d’exécution du Snj institué par la présente loi qui abroge celle n°83-027/AN-RM du 15 août 1983.
Le satisfecit général
«Le Snj œuvre à promouvoir le respect, l’attachement et le développement des jeunes à leur pays et à la collectivité auxquels ils appartiennent, après une formation à la fois physique, civique et professionnelle leur permettant d’être actifs dans la vie et d’assurer la défense nationale du pays», a justifié le ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de la Jeunesse et de la Construction citoyenne, Mahamane Baby. «Son rétablissement s’inscrit d’ailleurs en droite ligne de la vision du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, largement exprimée dans son projet de société par l’investissement dans la jeunesse à travers la promotion de l’esprit de civisme et de socialisation de la jeunesse», a ajouté le ministre Baby, qui a précisé le nombre pour le contingent annuellement appelé sous ce drapeau : 2 000 jeunes.
Ceux qui n’auront pas la chance d’être recrutés dans la fonction publique, a promis le ministre Baby, seront matériellement accompagnés pour pouvoir s’installer à leur propre compte, pour leur éviter l’oisiveté, le chômage et les activités illicites ou répréhensibles.
Les députés ont également exprimé leur satisfaction après le vote de cette loi, notamment le président de la Commission Jeunesse, l’honorable Moussa DIARRA, qui a justifié le rétablissement du Snj comme un moyen de luter contre le manque de repères, l’incivisme généralisé, la faiblesse de la fibre patriotique, le peu d’engouement ou d’engagement pour la cause communautaire et l’investissement humain…
(Source : CCOM/MEFPJCC)
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