Au Sénégal, le Conseil constitutionnel publie ce dimanche 20 janvier la liste définitive des candidats retenus pour la présidentielle. Cinq candidatures ont été validées dans la première liste. Des recours ont été formés par certains candidats de l’opposition, comme Karim Wade et Khalifa Sall. Les sages vont publier leur liste, alors que les passes d’armes se multiplient entre les candidats et le camp présidentiel.
Pouvoir et opposition sont à couteaux tirés dans la presse sénégalaise. Il y a d’abord les propos du président Macky Sall en marge de l’inauguration d’une mosquée vendredi. En parlant de l’opposition, le président a estimé que « le bruit était inévitable, car on ne peut pas battre quelqu’un et lui interdire de pleurer ».
Dans la nuit Le Front de résistance nationale, lié au Parti démocratique sénégalais, publie un communiqué très virulent. Le texte évoque des arrestations « ciblées » et « arbitraires » de jeunes militants dans tout le pays. Des arrestations commises par des « apprentis dictateurs », selon les mots du document.
Les craintes de la société civile
Autant dire que les accusations sont graves. Pour la société civile, il s’agit d’une escalade dangereuse pour la démocratie. Ses membres ont rencontré l’opposition ce samedi.
Aux côtés d’Alioune Tine, Babacar Gueye préside le collectif de la société civile pour les élections. « Pour le moment, c’est une escalade verbale. En tout cas, nous souhaitons nous, au sein de la société civile, qu’il soit mis un terme très rapidement à cette escalade verbale et qu’on puisse instaurer à nouveau une discussion entre les deux partis parce qu’il faut qu’ils se parlent. Seul le dialogue peut permettre de déboucher sur des solutions qui préservent la paix ».
Un climat tendu bien avant le démarrage officiel de la campagne électorale, le 3 février 2019.
Par RFI Publié le 20-01-2019 Modifié le 20-01-2019 à 07:09