Ces deux stratégies complémentaires visent à provoquer un effet de dissuasion et à combattre l’impunité.
« Je comprends une espèce d’hésitation, de désaffection de la salle. Les Maliennes et les Maliens peuvent se demander pourquoi nous réunir pour parler de la corruption et de la délinquance financière alors que des actions concrètes tardent à se manifester. Cela se comprend. Mais quand on mesure l’importance du phénomène ; quand on prend la mesure d’une réalité dominée par une pratique qui se transmet de façon formelle et qui a tendance à devenir un critère de réussite sociale, nous devons nous convaincre qu’il faut aller toujours de l’avant et ne jamais se décourager.
Quand nous étions dans d’autres positions, nous nous plaisions avec naïveté à dire qu’on affirme partout que notre pays est un pays corrompu, mais que cela se fait ailleurs. Un interlocuteur m’a dit : ‘’ C’est vrai que cela se fait ailleurs. Mais quand on est capable de tuer un éléphant et que quelqu’un s’avise à prendre un morceau de 10 kilos, cela ne se sent pas. Mais vous, vous n’êtes capables de tuer qu’un lapin. Si chacun veut prendre une cuisse ? Il n’y en a que deux. Qu’est-ce qui se passe ? »
Ces propos du Premier ministre Modibo Keïta en disaient long sur l’ampleur que connaît le phénomène de corruption et de délinquance financière dans notre pays. Ils ont été formulés hier au Centre international de conférences de Bamako, lors de la cérémonie de lancement des travaux de la Semaine nationale de lutte contre la corruption. C’était en présence de plusieurs membres du gouvernement dont le ministre de la Justice et des Droits de l’homme, Garde des sceaux, Mme Sanogo Aminata Mallé, des représentants du corps diplomatique et de la société civile et de nombreux experts dans une salle plutôt clairsemée.
(L’Essor 10/12/15)
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