Cette conférence de presse était initiée pour sonner l’alerte suite aux nombreux événements qui se succèdent tous les jours au Nord du Mali. Le dernier en date, selon la Plateforme, étant l’attaque de la localité de Karou, à 15 km de Gourma Rarrhous, dans la nuit du vendredi 30 janvier dernier.
Avant d’entrer dans les détails, Me Harouna Toureh a tenu tout d’abord à saluer la visite effectuée par le Président malien Ibrahim Boubacar Keita à Gao, dans le but de présenter ses condoléances aux parents des victimes des affrontements avec la MINUSMA.
Il a ensuite déclaré qu’un accord de la Minusma, signé avec le MNLA au nom de tous les autres mouvements de la Coordination, prévoyait le déguerpissement de la Plateforme gouvernementale de Tabankort au profit de la Coordination, ce qui a créer des surenchères, d’où l’organisation de la marche pacifique organisée par les jeunes de Gao.
«Ce qui s’est passé à Gao ne pouvait être que la conséquence logique du contenu de cet accord, qui demandait en plus le déplacement des populations de Tabankort, Tarkint, etc», a affirmé Me Toureh. Il ajoutera qu’à la suite de cette marche la MINUSMA n’a pas hésité à tirer sur la foule. «Tirer sur les populations n’était pas le premier objectif de la MINUSMA. Son premier objectif, c’était d’user de la force pour déloger tous les combattants de la Plateforme», a-t-il ajouté.
Courroucés contre la MINUSMA, les signataires de la Plateforme d’Alger ont donc décidé de la dénoncer et de mettre fin à toute coopération avec elle. «La MINUSMA a toujours posé des actes de démoralisation et de déstabilisation de nos populations, d’où le cri de cœur contre elle de la
Plateforme d’Alger» a déclaré Me Toureh.
Haballa Ag Hamzatta, membre de ladite Plateforme, a attiré l’attention des médias sur les pillages et enlèvements causé par les mouvements de la Coordination à Karou, à 15 km de Gourma-Rarrhous, dont le chef de village et deux des conseillers ont été enlevés.
A la question de savoir si la Minusma doit partir ou revoir son mandat, Me Toureh dira que, compte tenu de sa mission, elle est une organisation d’utilité publique pour le Mali. «Sa mission est noble, elle doit rester. Ce qui pose problème, c’est qu’elle est composée de certains élements qui sont hostiles à la paix et qui n’ont d’autre prétention que d’agir contre nous. Elle doit donc revoir sa composition» dira-t-il.
La Plateforme d’Alger demande à tous les Maliens de former un bloc soudé pour contrecarrer ce qui a été envisagé à Alger et pour que toute la lumière soit faite sur les personnes qui ont causé ces actes de tuerie et de vandalisme.
Adama Bamba
Source: Le 22 Septembre 2015-02-02 02:02:33