Selon Hamadoun Touré, les cinq points de ladite stratégie de reconquête sont la sécurisation des grandes villes, la mobilisation de la communauté internationale, la restructuration de l’armée, la reconquête du Nord et la sécurisation des zones libérées. « Nous allons aussi travailler à faciliter le retour des populations qui ont fui le Nord du pays », a indiqué le Conseiller spécial de Cheick Modibo Diarra avant de souligner : « Il faut agir vite car chaque jour qui passe est une victoire de la stupidité sur l’intelligence ».
Pour une meilleure sécurisation du Sahel, il a appelé à une « mutualisation des efforts des pays du champ », surtout pour rendre opérationnel ‘le Comité d’état-major opérationnel conjoint (CEMOC) constitué de l’Algérie, du Mali, du Niger et de la Mauritanie ainsi que l’implication des pays du Maghreb (Libye, Maroc et Tunisie). En fait, le terme « Pays du champ » renvoie au champ des opérations, c’est-à-dire là où se trouve AQMI qui s’adonne à des activités terroristes dans la bande sahélo-saharienne.
Il s’agit des pays impliqués dans la stratégie de lutte anti-terroriste et qui coopèrent au sein du CEMOC. Constitués de l’Algérie, du Mali, du Niger, de la Mauritanie et élargi au Burkina Faso, à la Libye, au Tchad et au Nigéria, ces États sont confrontés à la menace terroriste qui sévit au Nord du Mali. Par ailleurs, le Conseiller spécial du Premier ministre malien a salué l’implication de la CEDEAO et de l’Union africaine (UA) pour la mise en place du processus de libération du Nord-Mali.
Le dernier Chef de la diplomatie malienne sous le régime d’ATT, Soumeylou Boubèye Maïga, a insisté sur le fait que c’est l’armée malienne qui doit être en première ligne pour libérer le Nord du pays. « C’est à l’armée malienne de payer le prix du sang pour la reconquête du Nord. Ce serait un baromètre pour juger les nouvelles capacités de l’armée malienne et tirer les leçons de ce qui a fait défaut jusque-là », a-t-il expliqué. Selon lui, il faut démonter la logique des djihadistes d’Ançardine, du MUJAO, d’AQMI et de leurs alliés du Boko Haram.
Il a en plus averti que c’est une menace pour la sous-région ouest-africaine, l’Afrique et le monde. Quant à Ambroise Nyionsaba, représentant spécial de l’Union africaine en Côte d’Ivoire, il s’est appesanti sur les principes de son organisation qui indiquent qu’il ne faut pas négocier avec les terroristes et qu’il faut plutôt les combattre. Il a également détaillé les instruments de lutte de l’UA contre le terrorisme avant de signifier le soutien de son organisation pour la libération du Nord-Mali. Avant les intervenants, le DG du groupe de presse « Fraternité Matin », Venance Konan, a expliqué qu’en organisant cette table ronde sur le Mali, son journal entend marquer sa solidarité envers le peuple malien, mais surtout attirer l’attention de l’opinion internationale sur ce qui se passe au Mali. «Nous n’avons pas le droit de nous taire. Nous devons contribuer à éclairer l’opinion pour aider à résoudre ce problème malien », a-t-il conclu.
Paul N’Guessan
LeCombatinfo02/11/2012