Le mercredi dernier, le ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, le général Tièfing Konaté, a relevé Mahamadou Diagouraga de ses fonctions de directeur général de la police nationale. Il est remplacé par Odïouma Koné, contrôleur général de police.
Au ministère, on se refuse à tout commentaire quant aux vraies raisons de ce limogeage. Cependant, tout porte à croire que l’atmosphère délétère au sein de la police et les bons rapports entre Diagouraga et l’ancien président ATT, expliquent son départ. D’ailleurs, depuis le coup d’Etat du 22, des policiers avaient demandé sa démission, notamment lors de la marche organisée le jeudi 26 avril dernier, où les manifestants scandaient des slogans hostiles à lui.
Et le secrétaire général adjoint du Syndicat de la police nationale (SPN), le sergent-chef Siriman Fané, avait eu à l’occasion des mots très durs contre l’ex-chef de la police accusé d’ »incompétence ». Lui qui a occupé le poste jusqu’en 2005 avant d’aller présider le Comité de suivi des fameux Accords d’Alger signés en juillet 2006 entre le Mali et les rebelles du Nord.
Son départ est une victoire du syndicat proche de l’ex-junte, mais ne met certainement pas fin à la division des flics entre les pros Sadio Gassama (ancien ministre) et les policiers proches du CNRDRE. La nomination d’Odïouma Koné intervient donc dans un contexte d’extrême difficile et il sera donc jugé sur ses résultats dans le domaine de la sécurité des hommes et de leurs biens.
Issa Fakaba Sissoko
L’ Indicateur Du Renouveau 21/05/2012