La suite judiciaire à cette affaire, pendante devant le tribunal de grande instance de Gao, a suscité une enquête de notre correspondant, pour faire connaitre les protagonistes et leurs arguments respectifs en attendant le jugement prévue pour le 28 octobre 2015. Récit.
On se rappelle que malgré les appels répétés du ministre Abdoulaye Idrissa Maiga, entre 23 h du 10 décembre et 1 h 30 le lendemain, le Conseiller aux Affaires Administratives et Juridiques du Gouverneur, Bany Ould Mohamed Cissé et le Préfet de Gao, Norbert Zoumana Dembélé, ont reçu toutes les listes de candidatures conformes aux textes et en règle du paiement de la caution.
Telle est la loi, ont argumenté les deux administrateurs civils. Nous avons pu nous procurer le message, via le réseau administratif de commandement (RAC), que le ministre Abdoulaye Idrissa Maiga a adressé au gouverneur de Gao pour formaliser ses instructions, données la veille par téléphone.
Au cous d’une conférence de presse, tenue le 14 septembre 2014, au siège du RPM, le mandataire du parti, Mohamed Assaliha dit Tondi et les responsables des sous-sections de Gao, Gounzoureye et Gabéro, ont restitué les événements du 10 septembre 2015, dénoncé l’arrogance du ministre, «le Boga Doudou de l’ère IBK», l’usage de l’appareil d’Etat à des fins partisanes, la contestation des délibérations du BPN/RPM dont il est membre.
Les conférenciers ont informé qu’ils vont ester en justice, par les soins de Me Aliou Abdoulaye Touré, du Cabinet Zahara Nour SCPA, avocat à la Cour, aux fins d’annulation des listes scélérates, préparées par le député Aguissa Touré, et déposées par lui alors qu’il n’a aucune qualité pour ce faire.
Approchés par nos soins, un proche du ministre Abdoulaye Idrissa Maiga, qui a requis l’anonymat, nous exhiba un document que nos investigations au Gouvernorat de Gao authentifièrent formellement.
De la phrase biffée sur le document, il s’agit, nous dira un cadre du Gouvernorat, d’allusions personnelles, sans relation avec le sujet. Nous avons décidé d’en reproduire une capture d’image.
Sur la base des arguments portés par cette note, Aguissa Seydou lui-même, instruit par le ministre de l’Administration Territoriale, à constitué un avocat, le Cabinet Seye, pour se prévaloir seul de la qualité d’agir au nom et pour le compte du RPM.
Pour le mandataire Mohamed Assalia dit Tondi et Moustapha Boncana, représentant du candidat Malick Alhouseyni auquel la missive fait implicitement référence, le document est l’expression d’un abus de position, de menaces et d’invectives contre un serviteur de l’Etat (ndlr : le président de la commission est le CAAJ du Gouverneur) mais c’est un tissu de mensonges.
Gao ne dispose pas de section et Aguissa Touré n’est secrétaire général d’aucune structure, en vertu de la lettre de démission, ci-contre, qu’il a lui-même adressée au Président du parti. Par ailleurs, la coordination régionale RPM de Gao, créée ex-nihilo par le ministre Abdoulaye Idrissa Maiga, lors de sa visite catastrophe à Gao, le 26 mai 2015, a été déclarée nulle, de nul effet par le BPN/RPM.
Enfin, la conférence de renouvellement de la section de Gao, tenue le 17 aout 2015, sous la présidence du ministre Abdrahmane Sylla, a enregistré une seule décision, la démission du secrétaire Général sortant, Aguissa Touré en l’occurrence.
Pour Me Aliou Abdoulaye Touré, avocat du mandataire du RPM, il sied que le juge vide la requête pour dire la loi et asseoir la vertu pédagogique d’appeler les uns et les autres au respect des textes de la République.
La décision du juge est attendue le 28 octobre 2015. Les organes du RPM attendent de voir si, à l’instar du Conseiller du Gouverneur et du Préfet, le Président Moussa Samaké, du tribunal de grande instance de Gao, pourra écrire sa part de lettres d’or du renouveau de l’administration publique, en disant son intime conviction.
Salam Maiga, Correspondance particulière depuis Gao