En sa qualité de chef de file du groupe thématique environnement du Forum des Organisations de la société civile au Mali, le secrétariat de concertation des ONG maliennes (SECO-ONG) a décidé d’apporter sa pierre à la réussite de la Quinzaine, en initiant sous forme de conférence débat un plaidoyer pour l’amélioration de la gestion des déchets plastiques au Mali.
Dans le cadre de cette conférence débat, en plus de Mohamed Maïga, Président de la Commission développement rural et environnement de l’Assemblée nationale, de nombreux jeunes, notamment ceux de la Jeunesse Union africaine, ont pris d’assaut la salle de conférence de l’Assemblée permanente des chambres de métiers du Mali (APCMM). Dans son mot de bienvenue, M. Konaté, Directeur exécutif de SECO-ONG a indiqué qu’au Mali, presque toutes les localités sont envahies par des emballages et sachets en plastique, abandonnés dans la nature après usage par les populations. Il a rappelé un certain nombre de constats qui sont faits dans toutes les régions du pays. Selon lui, les populations n’utilisent presque plus des instruments comme les cuvettes métalliques, les calebasses, les paniers et autres récipients pour les achats d’articles divers.
Il a rappelé que presque tous les produits et articles achetés sont emballés dans des sachets plastiques qui sont rejetés dans nature après usage. « Cette pratique est répétée chaque jour dans les marchés des villes et des villages, favorisant ainsi une dispersion anarchique et excessive des sachets plastiques dans les rues, les caniveaux, les champs, sur les arbres », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que de plus en plus, les boissons, les huiles, vinaigre sont vendues dans des bouteilles en plastiques qui sont également jetés dans la nature après utilisation. Pire, il dira que d’autres articles comme les assiettes et les bols sont de plus en plus produits pour des usages uniques lors des cérémonies de mariages ou autres baptêmes. « La gestion de ces déchets plastiques devient donc un vrai problème de développement pour les responsables communaux dans les milieux urbains et ruraux », a-t-il souligné. Avant de révéler que selon les chiffres officiels, les plastiques représentent 3 à 7% du poids de déchets municipaux au Mali : « C’est pour contribuer à renverser cette tendance que le SECO-ONG, chef de file du groupe thématique Environnement du Forum des OSC au Mali, avec l’appui du GIZ a initié une stratégie de plaidoyer à trois objectifs : mettre en œuvre à long terme des actions et mesures économiquement soutenables, rentables et durables de gestion des déchets plastiques ; contribuer à moyen terme à la diminution de l’utilisation des sachets plastiques par la population et encourager le recyclage de déchets plastiques ».
Il a rappelé que le gouvernement malien vient d’adopter récemment un projet de loi portant sur l’interdiction de la production, de l’importation, de la détention, de la commercialisation et de l’utilisation de granulées et des sachets plastiques au Mali. En attendant le vote de cette loi par l’Assemblée Nationale, elle marque une étape importante dans la résolution de la problématique. Dans sa communication sur les déchets plastiques, Dr Abdoulaye Traoré de la Direction nationale de l’assainissement et du contrôle des pollutions et des nuisances (DNACP) a mis l’accent sur le caractère non biodégradable des déchets plastiques. Selon lui, il faut au moins 400 ans pour voir un sachet plastique se dégrader. Il a révélé que le Mali ne produit presque pas de sachet plastique. Et, la plupart des sachets plastiques qu’on utilise au Mali sont importés. Après avoir mis un accent particulier sur les conséquences des sachets plastiques sur l’environnement et la santé des hommes et des animaux, Dr Abdoulaye Traoré a estimé que la solution la plus sage est de les interdire.
Assane Koné
Le Républicain 10/06/2011