Le ministre de l’Administration territoriale, Tiéman Hubert Coulibaly, rassure de la tenue du calendrier électoral de 2018 plus précisément de la présidentielle en juillet. Il s’oppose à toute idée de transition et invite les Maliens à se battre pour préserver les institutions de la République : en se rendant aux urnes.
Avec la non inclusivité des communales de novembre 2016, l’échec du référendum et le report des élections locales, communales partielles et régionales du 17 décembre, le doute plane sur la tenue de la présidentielle de juillet 2018. Des voix s’élevaient déjà pour réclamer une transition. Seydou Badian Kouyaté proposait récemment une transition autour de l’actuel président Ibrahim Boubacar Kéita. Le gouvernement, par la voix du ministre de l’Administration territoriale met le holà aux spéculations.
« J’entends les gens parler d’une transition. Quel est le fondement juridique et même philosophique d’une telle posture ? », s’est interrogé le ministre de l’Administration territoriale en conférence de presse ce vendredi.
Conscient de l’insécurité qui s’amplifie du jour en jour au nord comme au centre du pays, le ministre de l’Administration territoriale a néanmoins affirmé qu’elle ne doit en aucun cas empêcher les élections « qui doivent nous ramener l’unité nationale ».
« Tenir les élections, ce n’est pas seulement une compagne électorale qui permet aux hommes politiques de s’affronter. Ce n’est pas seulement une course pour occuper les fauteuils ou recevoir les privilèges. C’est aussi un processus qui permet à un pays de se structurer face à son destin. Le fait d’élire un chef d’Etat, les députés, les conseillers communaux, les présidents des régions, c’est une structuration de l’action nationale face à notre destin. Notre destin consiste à combattre le terrorisme. Si nous n’organisons pas les élections, d’un point de vue juridique, dans quoi allons-nous nous retrouver ? Nous devons nous battre pour organiser les élections », a insisté Tiéman Hubert Coulibaly.
Acteur de premier plan de la dernière transition, le ministre de l’Administration territoriale a estimé qu’une transition en 2018 ne sera pas la solution à la situation dans laquelle se trouve le pays. Car selon lui, les institutions seront à l’arrêt.
« Nous avons volontairement mis fin à une transition qui ne devait pas durer. Dans un Etat d’exception, nous ne pouvions pas construire la paix. Et on nous demande de revenir dans un Etat d’exception en mettant entre parenthèses les institutions de la République. Je suis mal à l’aise avec cette idée de mettre volontairement les institutions entre parenthèses au motif que nous sommes obligés de nous battre contre le terrorisme. Je prétends que les Maliens doivent se battre pour préserver leurs institutions et Constitution », a-t-il souligné.
Et de revenir sur les raisons du report des élections locales, communales partielles et régionales du 17 décembre 2017.
« Ayant écouté toutes les parties prenantes au sein du cadre de concertation qui réunit le ministre de l’Administration territoriale et les chef des partis politiques, ayant écouté les partenaires qui nous accompagnent depuis 2012, ayant écouté les partenaires à la paix, tous ceux qui ont signé l’accord pour la paix, le gouvernement a estimé qu’il était bon de revoir son agenda et d’accorder plus de temps pour réaliser l’objectif d’inclusivité qui doit être un objectif central dans un tel processus », a-t-il fait valoir. M. Coulibaly s’est dit étonné de la réaction de l’opposition après le report. Il a indiqué n’avoir aucun agenda caché et réaffirmé que tout se décide après concertations.
Il a été également question de la tension entre Maliens et Guinéens à la frontière des deux pays. Pour en finir avec les conflits souvent meurtriers entre les populations des zones frontalières, le ministre de l’Administration territoriale a annoncé l’accélération du processus de démarcation et de délimitation des frontières avec la Guinée et d’autres pays voisin comme le Sénégal et la Mauritanie.
Maliki Diallo
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