Conscient de l’enjeu, le Collectif des Partis Politiques Maliens Représentés en Cote d’Ivoire (CPPMRCI) a rencontré récemment le Consul Général du Mali à Abidjan, (patron de la circonscription électoral de la juridiction d’Abidjan), pour s’informer de la situation confuse qui règne au niveau de Bamako concernant la participation de la grande communauté Malienne de ce pays à la prochaine Présidentielle. Parce qu’un citoyen non recensé ne sera jamais électeur et les Maliens de Cote d’Ivoire n’ont pas été recensé. C’est pour cette raison que les autorités Maliennes avaient décidé en Conseil de Ministre que le Recensement à vocation d’Etat Civil sera prolongé de deux mois en Cote d’Ivoire. Le Colonel Major Mamy Coulibaly, tout en remerciant les 24 Partis Politiques pour leur étroite collaboration avec le Consulat Général, a précisé qu’il avait appris la même nouvelle comme tout le monde, mais qu’il n’a encore reçu aucun courrier officiel du Ministère de tutelle concernant la prorogation du RAVEC dans sa Juridiction pour deux mois.
Il a cependant réaffirmé sa volonté de continuer à maintenir une franche collaboration avec les Partis politiques qui constituent les principaux animateurs de la démocratie malienne. Il a promit ses visiteurs de les informer dès qu’il aura l’assurance des autorités maliennes. Pourtant la détermination affichée par celles-ci à organiser le premier tour de la Présidentielle le 07 Juillet 2013, n’est pas de nature à dissiper les inquiétudes des Partis représentés en Cote d’Ivoire qui voient de plus en plus le spectre d’une exclusion de leurs électeurs du prochain scrutin Présidentiel au Mali. C’est pour cette raison qu’ils ont tenu, juste après la rencontre avec le patron du Consulat, à adresser une correspondance au Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation sous le couvert du Consulat Général pour l’interpeller sur la question.
Le Collectif a dans cette correspondance ressorti le travail qui reste à faire pour enrôler l’ensemble des Maliens de Cote d’Ivoire dont le nombre tourne autour de 3 millions pour dresser un fichier crédible sur nos compatriotes vivants dans ce pays. Selon le Secrétaire Général du Collectif, « le Mali ne donne jamais les moyens nécessaire pour connaitre le nombre exact de ses ressortissants dans ce pays. Tout se passe comme si les différents Gouvernements se contentent du minimum. Notre pays doit recenser les Maliens de Cote d’Ivoire avec les mêmes moyens qu’au Mali, parce qu’il n’y a aucune région en Cote d’Ivoire qui n’abrite pas de Maliens. Nous sommes partout dans tous les secteurs d’activité jusqu’au fin fond de ce pays. Alors qu’on pense à faire un recensement digne de ce nom en Cote d’Ivoire, même si on n’arrive pas à prendre part à la présidentielle », dit-il.
Pour le Président du Collectif, « une exclusion des électeurs Maliens de Cote d’Ivoire sera durement ressentie sur les rives de la lagune Ebrié. Car mettre à la touche près de 500.000 votants (cf. liste électorale du RACE), sera un véritable crime », martèle Tahirou Ben Traoré. Il faut rappeler que lors de la première opération qui portait sur le seul mois de Décembre 2012, les 90 machines usitées en Cote d’Ivoire n’ont pu enrôler que 130.000 maliens dont (105.500 dans la juridiction d’Abidjan et 30.000 maliens dans celle de Bouaké. Sachant que le 1/3 de ce chiffre n’est pas en âge de voter, comprenez qu’on ne pourrait parler de vote pour les Maliens de Cote d’Ivoire.
De Gildas,
Correspondant du Républicain à Abidjan 2013-04-16 03:26:25