Les décisions de mise en réforme de matériels et équipements de l’Etat ou le moyen de « s’offrir » le véhicule 4×4 du service en fin de mission : voilà une occasion à ne pas rater pour nombre de nos hauts cadres et personnalités bien placées dans le gouvernement et les grands services de l’Etat.
Dans cette optique, une mission du Bureau du Vérificateur général a mis en relief des cas d’irrégularités pouvant compromettre gravement la gestion et la sécurisation des ressources publiques. Ainsi, des véhicules et d’autres biens et équipements de l’Etat ne devant pas faire l’objet d’aucun cas de réformes, sont mentionnés de manière fictive sur des listes. Ce qui ne fera qu’engendrer d’énormes dépenses injustifiables assorties de plans de renouvellement frauduleux.
De la même stratégie frauduleuse érigée en système, l’on déplore d’autres cas de mauvaise gestion. Il s’agit, par exemple, des opérations de cession à l’amiable et de vente aux enchères publiques de matériels et équipements reformés devenus de nos jours une source de déperdition et d’appropriation illicite des biens de l’Etat. Ce, tant en termes de ressources financières que matérielles.
Dans la foulée, la dernière mission du BVG a constaté que sur 2252 actes de cession examinés, 1667 n’ont pas fait l’objet de demande légale de la part des acquéreurs (soit 74 %). Ces insuffisances ne permettent pas à l’Etat d’avoir une situation fiable dans la gestion et l’usage adéquat de son patrimoine.
La mission de vérification a pour objet de s’assurer de la régularité des décisions des commissions et de l’encaissement des produits qui en sont issus pendant la période du 1er avril 2002 au 31 mars 2012.
En effet, la dernière vérification a porté sur les exercices 2005, 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011 et 2012 (du 1er janvier au 31 mai). Les pièces justificatives pour la période de 2002 à 2004 n’étant pas disponibles en ce qui concerne la Commission nationale de suivi des véhicules de l’Etat (CNSVE), la mission n’a pas reçu de procès-verbal de la Commission de réforme des mobiliers, matériels et équipements des services publics (CRMMESP).
Pour toutes ces raisons, le régime actuel veut mettre la main sur les fraudeurs et complices tapis dans l’administration. Il nous est revenu que ce dossier est sur la table de la justice qui donnera une suite à ce scandale d’un autre niveau. Le cas le plus édifiant, c’est la manière dont les autorités de la transition ont géré les biens de l’Etat.
A titre de rappel, l’Etat consacre régulièrement une part importante de son budget à l’acquisition de matériels et équipements pour son fonctionnement. Ainsi, pour les exercices 2006, 2007, 2009, 2010 et 2011, il a été dépensé environ 55,80 milliards de F CFA pour l’achat de 2291 véhicules.
A suivre !!!
Alpha Mahamane Cissé
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