En effet, les « autochtones » ne comprenant pas qu’on vienne sur leurs terres pour faire d’eux des parias, des esclaves et de la chair à canon pour des guerres qui se passaient loin, enlevaient leurs fils qui ne revenaient quasiment jamais… Les cyniques heureux, comparables aux imbéciles heureux dans mon esprit, diront : » Oh, mais au moins il y a la route et nous en profitons »… D’autres de la même catégorie diront : « Oh, mais c’est le passé, il faut oublier tout ça et avancer », ignorant que ce passé est le présent qu’ils vivent encore.
À ceux-là, je dis d’imaginer, une colonne d’individus faits prisonniers par des envahisseurs. Le seul tort des prisonniers ayant été le fait de se rebeller contre les colons… Imaginez cette colonne humaine, d’esclaves, quittant le Mali profond à pieds, pour venir effectuer ces travaux forcés… Arrachés à leur environnement de vie, à leurs terres où reposent leurs ancêtres. Il y avait des femmes, des hommes souvent blessés, des enfants, des jeunes, des vieux…des femmes enceintes qui, quand elles accouchaient en chemin, voyaient le cordon ombilical coupé sans délicatesse par un sabre, et se voyaient contraintes d’abandonner leur bébé…
Pourquoi ne parle-t-on pas de la cruauté du colonialisme ?
Il le faut, car cela aiderait à comprendre le néo-colonialisme et surtout à soigner l’atavisme niais de certains. Ce que je rapporte, je l’ai appris lors de la conférence du 22 septembre au carrefour des jeunes, animée par Tonton Amadou Djicoroni, qui nous relatait cette histoire. Il ne s’agit pas de haine, oh que non, et sachez que le cœur patriote ne connaît pas la haine, mais a une soif immense de justice et de vérité. Il s’agit de « forcer » les gens à reconnaître les torts qu’ils ont faits et les empêcher de nuire à nouveau. Il s’agit d’ouvrir les yeux de certains, notamment de ceux qui souffrent du syndrome de Stockholm, sur la cruauté et la véritable nature de leur idole. Car, souvent ils l’ignorent. Il s’agit d’ouvrir les yeux aux « négationnistes » qui se trouvent d’un côté comme de l’autre.
KKS
Source: Le Reporter Mag 2014-10-11 01:13:44