Les régions Nord de notre pays sont sous occupation depuis presque 7 mois de groupes rebelles intégristes qui considèrent le Sida comme une maladie honteuse et un péché condamné par l’islam. Les conséquences de la crise dans les zones occupées ont été une destruction importante des services de santé ; une dispersion du personnel de santé ainsi que la destruction de plusieurs millions de médicaments et de réactifs à l’attention des personnes infectées ou affectées de la maladie. Chose qui risque, aux dires du secrétaire général du HCNLS, d’occasionner des ruptures de traitement et entraîner des complications ou un changement de ligne thérapeutique. Le risque d’infection est augmenté dans ces régions avec les viols et autres violences pouvant augmenter le taux de séroprévalence dans les lieux d’insécurité. Outre cette crainte, Malik Sène pense aux menaces d’infections pour les militaires et les populations avec les perspectives de libération militaire du Nord du Mali avec ou sans les forces externes de la CEDEAO. En effet, les déplacements des saisonniers, des personnes de ces régions victimes vers les zones de carrefours, les travailleuses de sexe sont des personnes qui risqueraient de propager le virus si elles sont atteintes. Car il existe toujours des risques de nouvelles infections consécutives aux viols, violences et abus de toutes sortes qui accompagnent ce genre d’intervention. Notre pays, dans sa lutte contre le VIH/Sida, peut être fier de son bilan, a ajouté le SG du HCNLS lors de la rencontre.
Le cadre de l’élaboration de stratégie nationale de lutte contre le sida pour la période 2013-2017 va permettre aux différents intervenants de tirer des leçons des actions passées et de corriger les insuffisances pour mieux réorienter les efforts afin d’avoir 0 cas de décès du Sida. Acteurs intervenant dans la lutte contre le VIH/Sida et partenaires techniques et financiers vont, à travers la rencontre, mieux s’informer sur l’état d’avancement du processus de planification stratégique dans notre pays pour une période de 5ans. Mais ils vont également s’engager davantage dans le combat contre le VIH/Sida. Ils devront élaborer le cadre institutionnel pour assurer la mise en œuvre, en prenant en compte le contexte actuel de notre pays. Pour la coordinatrice par intérim d’OnuSida, Dr Chakkar Yamiwa, il est essentiel que les stratégies de lutte soient adaptées aux besoins et réalités nationaux, comme l’a recommandé la déclaration politique adoptée à New York. Elle a assuré que les partenaires techniques continuent d’apporter leurs financements dans les secteurs sensibles et cela malgré le coup de force du 22mars jusqu’à nos jours. Mais pour le secrétaire général du HCNLS, il est important de mettre en place un Fonds National pouvant prendre en charge les besoins des malades même en cas de rupture de financement extérieur. Khadydiatou Sanogo
Le Républicain 20/09/2012