135 mille femmes pourraient perdre la vie à cause du cancer du sein d’ici
à 2040
Le Collectif des associations contre le cancer du sein et du col de
l’utérus, en collaboration avec Azalaï hôtel Bamako, l’Office national de
la santé de la reproduction (ONASR) a organisé une conférence-débat
pour célébrer le 4 février, la Journée internationale contre le cancer. Ce
mal pernicieux continue de faire un véritable ravage en Afrique
où, chaque année, on enregistre environ 1,1 million de nouveaux cas et
jusqu’à 700 000 décès. Et selon l’Organisation mondiale de la Santé
(OMS), 135 mille femmes pourraient perdre la vie à cause du cancer du
sein d’ici à 2040 en Afrique subsaharienne.
«La nécessité des équipes mobiles dans le dispositif de la sensibilisation, le
dépistage de proximité et la prise en charge des cancers au Mali» ! Tel était le
thème choisi par le Collectif des associations contre le cancer, Azalaï hôtel
Bamako et l’Office national de la santé de la reproduction (ONASR) pour
célébrer le 4 février, la Journée internationale contre le cancer. Ce cadre
d’échange a réuni tous les services techniques du ministère de la Santé et du
Développement social en charge du cancer ; les partenaires, des
organisations de la société civile et des survivantes. Cette initiative, selon
Mme Dicko Aminata Dicko (présidente active de l’Association Solidaris223),
visait à «évaluer l’impact des équipes mobiles dans la lutte contre le cancer».
Au nom du Collectif des associations de lutte contre le cancer, dont
Solidaris223 est membre, elle n’a pas manqué de remercier leurs partenaires
comme l’Azalaï hôtel de Bamako, les services techniques et les bailleurs.
«Nous remercions tous nos panélistes qui ont beaucoup édifié sur les équipes
mobiles. Nos remerciements vont également à toutes les organisations de la
société civile et aux survivantes», a conclu Mme Dicko.
Cette initiative est à saluer d’autant plus que l’Afrique, notamment le Mali, est
loin d’avoir maîtrisé les ravages de ce mal pernicieux. Ainsi, selon
l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) près de 135.000 femmes
pourraient mourir du cancer du sein d’ici à 2040 en Afrique subsaharienne si
des mesures ne sont pas prises d’urgence pour lutter contre cette maladie. Le
cancer du sein est un problème de santé publique courant à l’échelle
mondiale. Les décès liés au cancer du sein dans la région sont en grande
partie dus à un diagnostic tardif et à des mesures de prévention et de soins
insuffisantes. Rien qu’en 2022, 38 femmes sur 100 000 ont été diagnostiquées
avec un cancer du sein et 19 sur 100 000 ont tragiquement perdu la vie à
cause de cette maladie.
En 2022, on a recensé 2,2 millions de nouveaux cas de cancer du sein et plus
de 666 000 décès dans le monde. Bien qu’elle soit la région où l’incidence est
la plus faible, selon un nouveau rapport de l’OMS, la région africaine est celle
où la mortalité est la plus élevée. L’analyse révèle que seuls 5 des 47 pays de
la région ont mis en place des programmes organisés de dépistage précoce
systématique du cancer du sein et que de nombreux pays s’appuient encore
sur des programmes opportunistes de dépistage. Ce qui ne surprend pas les
observateurs, car l’accès à la pathologie en Afrique reste limité, avec
seulement deux pays qui respectent la norme d’un laboratoire pour 100 000
habitants.
Des infrastructures accessibles, une formation de qualité, des soins préventifs
et des politiques de soutien sont essentiels pour un traitement rapide et
adéquat. Ce qui a un impact significatif sur les taux de survie. Actuellement,
seulement 50 % des femmes en Afrique subsaharienne survivent cinq ans
après le diagnostic, contre plus de 90 % dans les pays à revenu élevé où les
soins de santé sont abordables.
Si le cancer du sein est le plus courant sur le continent, celui du col de l’utérus
est à l’origine de 11 % des décès dus au cancer chez les femmes. Le cancer
de la prostate est le plus fréquent chez les hommes, touchant 1 homme sur 4.
Les cinq principaux cancers en Afrique sont les cancers du sein, du col de
l’utérus, de la prostate, du côlon-rectum et de l’intestin. L’OMS avertit que
sans action urgente, les décès dus au cancer en Afrique pourraient augmenter
de plus de 70 % d’ici à 2040. D’où l’importance des initiatives d’information, de
sensibilisation, de plaidoyer et de lobbying du Collectif des associations contre
le cancer du sein et du col de l’utérus !
Moussa Bolly
Diasporaction.fr