Le paludisme a fait 1480 morts au Mali en 2021. C’est du moins ce qui a été annoncé le mercredi, 20 avril 2022 lors d’une conférence de presse du programme national de lutte contre la maladie tenue à Bamako. Ces chiffres montrent à suffisance que le paludisme reste un réel problème de santé publique au Mali. Et sur le plan mondial, l’Organisation mondiale de la santé déplore un recul dans la lutte contre la maladie.
Le paludisme représente 34% des consultations dans les structures hospitalières, rappelle le programme national de lutte contre le paludisme. Ses responsables précisent qu’en 2021, les établissements de santé du Mali ont enregistré plus de trois millions de cas confirmés de paludisme dans le pays. Parmi lesquels on note plus de deux millions de cas simples, plus d’un million de cas graves et 1480 décès.
Selon Mme Aïssata Koné, médecin lieutenant-colonel, directrice du programme national de lutte contre le paludisme, « en 2021, les établissements de santé ont enregistré 3 204 130 cas confirmés de paludisme dont 2 156 200 cas simples et 1 047 930 cas graves avec malheureusement 1480 décès, selon le système local d’information sanitaire. Sur le plan économique, le paludisme affecte la croissance économique annuelle de notre pays d’environ 1,3 % du fait de l’absentéisme au travail ou à l’école ».
Cette hausse est due en partie à la crise sanitaire liée à la COVID-19, rappelle Mme Aïssata Koné, Et de souligner : «Par rapport aux décès, il y a une part qui peut être attribuable à la Covid-19 ; avec l’avènement de cette maladie, il y a eu une baisse de fréquentation des structures de santé ».
En matière de prévention et de lutte contre la maladie, a expliqué le lieutenant-colonel Aïssata Koné, quelques actions sont de rigueur : l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticide de longue durée (MILD) en toute saison, l’assainissement de l’environnement, l’utilisation des répulsifs, (des crèmes, ou huiles anti-moustiques…), l’utilisation des grillages aux fenêtres et portes, le port des vêtements longs et couvrant presque tout le corps la nuit, l’usage des larvicides, la pulvérisation intra domiciliaire (PID).
Innover pour éradiquer la maladie
Pour sa part, l’Organisation mondiale de la santé estime que cette flambée des cas de paludisme représente un recul dans la lutte contre l’élimination de cette maladie. Selon son représentant au Mali, Dr Boubacar Sidibé, cette situation interpelle plus d’un. « Il faut penser à aller vers des innovations en vue d’éradiquer le paludisme à l’horizon 2030 », annonce Dr. Boubacar Sidibé.
« Si nous faisons la différence pour mesurer les progrès, nous allons dire en d’autres termes qu’on n’a pas beaucoup progressé, qu’on est en train de reculer », estime Dr. Boubacar Sidibé. «Nous avons beaucoup d’efforts à faire », rappelle le représentant de l’OMS au Mali. « C’est ce qui nous interpelle pour aller vers des innovations afin de réduire le nombre de cas de paludisme et aussi d’éviter les décès par rapport à cette maladie », recommande Dr. Sidibé.
Rappelons que la 15ème édition de la journée mondiale de lutte contre le paludisme sera célébrée le 25 avril prochain. Pour cette édition, le thème est : “Innover pour réduire la charge du paludisme et sauver des vies”.
Fabrice Abdoul
Source : Plume Libre