Le comité de gestion du Centre de santé communautaire de Djélibougou est suspendu par le gouverneur du district de Bamako Ami Kane. A l’origine de cette suspension, le comportement peu orthodoxe des médecins dans le fonctionnement dudit centre.
L’affaire remonte à 2005, quand certains médecins du Centre de santé communautaire de Djélibougou sont venus vers la population pour leur parler de la situation du CSCOM, notamment le manque de médicaments et les arriérés de salaires qui peuvent aller jusqu’à trois mois. Selon Youba Cissé, secrétaire à la communication du comité suspendu, le bureau a remarqué que le montant de deux millions déduits du salaire des employés pour l’INPS n’était pas versé.
« C’est à notre arrivée en 2007 que nous avons payé cette somme. Dans les normes, tous les quatre ans, le bureau doit être renouvelé, mais cela faisait 14 ans que le président du bureau qui était là, refusait d’organiser une assemblée générale afin de renouveler l’instance directionnelle du Centre. Quand nous sommes venus, nous avons essayé de mettre de l’ordre peu à peu », a-t-il élucidé. Et d’ajouter que Cheik Doucouré a été élu en 2007.
« Il n’y avait pas même une paire de ciseaux au CSCOM, ni de mercurochrome ou de l’eau de Javel. C’est un des membres de notre bureau qui a sorti de sa poche 1,8 million de F CFA afin d’acheter des médicaments et autres nécessaires pour Le CSCOM », a précisé Youba Cissé.
En huit ans, le centre sanitaire a bénéficié une seule fois de la subvention de l’Etat, selon le trésorier adjoint, Ibrahim Traoré.
La mairie qui devait s’occuper de la situation trimestriellement n’a pas été rendez-vous. A l’en croire, Cheick Doucouré et son bureau ont doté le centre de matériels nécessaires, augmenté le salaire du personnel à leur arrivée qui est passé de 70 000 F CFA à 226 000 F CFA plus une indemnité de 40 000 F CFA pour les médecins. Le plus bas salaire qui était de 20 000 FCFA est passé aujourd’hui à 80 000 F CFA.
« Le bureau a fait en sorte que son personnel soit le mieux payé de tous les SCOM et pour la population de Djélibougou, il a entrepris l’agrandissement du centre avec de nouvelles salles de consultation et de repos », a affirmé M. Traoré.
Malgré ses efforts, les médecins du CSCOM de Djélibougou ont contraint le bureau au départ, qui pourtant faisait d’énormes exploits au sein du CSCOM à travers sa bonne gestion.
Les médecins reprochent au comité de gestion de se mêler des affaires du plateau technique sanitaire.
Joint par nos soins, Mme Traoré Djénéba Tabouré, sage-femme maîtresse du CSCOM de Djélibougou, a fait savoir que les travaux d’extension du CSCOM en cours, financés sur fonds propres ne relèvent pas des prérogatives du bureau.
Mariam Camara