Les sanctions décidées dimanche dernier par les chefs d’Etat de la CEDEAO contre le Mali, ne laisse pas indifférente la diaspora malienne.
Dans beaucoup de pays notamment dans la sous-région, ces ressortissants du Mali réagissent à la batterie de mesures dont la fermeture des frontières entre le pays de feu Modibo Keita et ses voisins membres de l’organisation sous-régionale. C’est le cas de la communauté malienne en Guinée.
Salif Niangadou, est ressortissant malien qui fait ses affaires entre son pays d’origine et la Guinée qui l’a accueilli depuis plus d’une dizaine d’années. Très présent au sein de la communauté malienne à Conakry, il est vice-président de Vision nouvelle, une organisation de Maliens à Conakry. Comme beaucoup de ses compatriotes, il souhaite que la CEDEAO revoit ses sanctions qui sont en réalité le résultat d’une certaine obsession du Premier ministre de la Transition, Choguel Maiga.
« Je demande à la CEDEAO de ne pas voir le gouvernement, de penser au peuple malien. Cette population de mon pays qui souffre déjà de pauvreté et d’une guerre contre les djihadistes. Je voudrais ajouter aussi que cette année particulièrement, les récoltes n’ont pas assez donné au Mali. Au début le président Assimi Goita se comprenait avec la CEDEAO qui a même envoyé un médiateur, l’ancien président du Nigéria, GoodLuck Jhonattan. Mais depuis qu’il a nommé Choguel Maiga comme Premier ministre, tous les problèmes ont commencé. Choguel est un politicien à qui les militaires ont fait confiance. Mais c’est quelqu’un qui était déjà affamé de pouvoir, il ne veut pas quitter. Il veut de faire durer cette transition », déclare Salif Niangadou.
Si la CEDEAO s’est montrée aussi ferme, c’est surtout en réaction à la volonté annoncée par les autorités du Mali d’aller jusqu’à cinq ans supplémentaires comme durée d’une transition qui a déjà fait prêt de deux ans. « Les assises nationales qu’il (Choguel Maiga Ndlr) a organisées-là, ce sont des gens qu’il a choisis. Il ne s’agit pas de tous les maliens. Le Mali c’est 20 millions d’habitants. Il ne peut pas choisir et envoyer 50 mille personnes dans les salles et dire que ce sont les assises nationales. Le conseil que moi je donne à Goita, c’est de se débarrasser de son Premier ministre-là », réagit Salifou Niangadou.
« Les Guinéens ont prouvé qu’on ne peut pas dire qu’une partie d’un poumon peut fonctionner sans l’autre. Je remercie les autorités guinéennes qui n’ont pas voulu fermer les frontières avec leurs frères maliens. On a senti encore de plus que nous sommes deux poumons dans un même cœur. Quand il y a eu Ebola ici, le président IBK a dit qu’il ne ferme pas les frontières avec la Guinée. Les Guinéens aussi viennent de prouver cette sagesse. Que la CEDEAO revoit la situation des maliens car la fermeture des frontières par exemple, ça va fatiguer les Maliens », conclut-il.
A noter que dans une adresse à la Nation, le président de la transition, a appelé les Maliens à la mobilisation pour faire face à cette situation. Assimi Goita ne ferme pas les portes d’une négociation avec l’organisation sous-régionale pour sortir son pays de cet isolement qui risque de couter à la transition qu’il dirige depuis le renversement du président élu Ibrahim Boubacar Keita.
Thierno Amadou M’Bonet Camara (Rescapé N°4)
Source: guinee114.com