Le sucre, l’huile et l’oignon sont, entre autres produits, concernés par la hausse des prix sur plusieurs marchés à Bamako. Des commerçants indiquent que cette augmentation des prix a commencé au lendemain des sanctions de la CEDEAO contre le Mali.
La direction générale du commerce, de la consommation et de la concurrence a fixé, dans un communiqué, les prix indicatifs plafonds de certaines denrées. Mais, si le sucre importé était vendu auparavant à 26.500 FCFA, aujourd’hui le même sac de 50 kg est cédé à 31.500 FCFA, confirme Moussa Traoré, commerçant grossiste et détaillant au marché de Dibidani à Bamako.
« Les denrées dont les prix ont augmenté sont le sucre importé ainsi que l’oignon. Nous vendions l’oignon entre 10.000 et 10.500 F CFA contre 11.500 et 12.000 FCFA aujourd’hui », explique un autre commerçant. Ce dernier signale que « l’oignon produit au Mali est introuvable ».
L’huile aussi connaît une hausse d’environ 1000 FCFA. « Nous achetions l’huile Dinor à 20.250 FCFA contre 20.750 FCFA actuellement, voire 21.000 FCFA, le bidon de 20 litres », affirme un autre commerçant. Concernant l’huile produit au Mali, le prix variait entre 15.250 et 15.500 F CFA, mais présentement, il est à 16.500 F CFA.
Des actions sont-elles en cours pour stabiliser les prix ?
Le président de l’association libre des consommateurs (ALCOM) regrette cette augmentation des prix. Il affirme toutefois qu’ils sont à pied d’œuvre avec la DGCCC pour stabiliser les prix des denrées de consommation. « Il est de nature, chez les commerçants, souvent quand il y a ces genres de sanctions, qu’ils augmentent tous les prix», déplore le président d’ALCOM. « Au moment où la CEDEAO avait annoncé la suspension, les stocks subventionnés par l’État étaient déjà disponibles », précise Abdoulaye Ballo. Il invite les consommateurs à signaler les cas d’inflation des produits chez les demi-grossistes.
Il faut souligner que nos tentatives pour faire réagir la direction générale du commerce, de la consommation et la concurrence sur cette flambée des prix ont été vaines.
Les commerçants ne doivent pas s’enrichir sur le dos de la population
« Je pense qu’avec la crise, il doit y avoir une certaine conscientisation», a déclaré Pr. Abdoul Karim Diamouténé, économiste et enseignant-chercheur à la Faculté des sciences économiques et de gestion de Bamako. Il appelle les commerçants à ne pas chercher à s’enrichir, dans ces moments difficiles, sur le dos de la population. Pr. Diamouténé demande aux autorités de transition d’activer les services de suivi et de contrôle pour mettre fin à cette pratique illégale.
Avec Studio Tamani