La Cour internationale de justice (CIJ) octroie une victoire à l’Iran dans le bras de fer qui l’oppose aux Etats-Unis. Téhéran avait demandé la levée des sanctions américaines rétablies en mai dernier, expliquant qu’elles constituaient une violation d’un vieux traité d’amitié et de commerce entre les deux pays. La Cour internationale de justice a ordonné la levée de sanctions sur des biens nécessaires « à des fins humanitaires ». Washington dénonce une affaire « sans fondement ».
La délégation iranienne présente à la Cour internationale de justice était tout sourire à l’énoncé de l’ordonnance que le greffier Philippe Couvreur a lu en Français : « Les Etats-Unis d’Amérique conformément à leurs obligations au titre du Traité d’amitié, de commerce et de droit consulaire conclu en 1955 doivent par les moyens de leur choix supprimer toute entrave que les mesures annoncées le 8 mai 2018 mettent à la libre exportation vers le territoire de la République islamique d’Iran. »
Il s’agit de supprimer les entraves aux exportations de biens précis : les médicaments, les denrées alimentaires, mais aussi tout ce qui concerne la sécurité de l’aviation civile, comme l’exportation de pièces détachées, bref, des mesures protégeant la population iranienne. Les Etats-Unis doivent donc lever les sanctions sur ces biens.
Mais pas sûr qu’ils le fassent. Si la Cour internationale de justice prend des décisions contraignantes, elle n’a aucun moyen de les faire appliquer. Et par le passé, les Etats-Unis, comme l’Iran d’ailleurs, ont ignoré ses avis.
Washington a critiqué le jugement de la CIJ : « C’est une affaire sans fondement sur laquelle la Cour n’a aucune compétence », a déclaré sur Twitter l’ambassadeur américain à La Haye Pete Hoekstra, qui a cependant noté que la CIJ, dans son ordonnance, avait « refusé d’accorder les mesures radicales exigées par l’Iran ».
SOURCE:Par RFI