Salon africain de l’habitat à Paris : Des logements pour tous à des taux faibles

Un salon de l’habitat dédié à la diaspora de l’Afrique de l’Ouest vivant en France a ouvert ses portes ce vendredi 17 novembre à l’Espace Champerret à Paris pour proposer des logements accessibles à tous à des taux réduits.

Ils sont plusieurs promoteurs, patrons de société de construction, architectes, banquiers, notaires et ministres des pays de la zone de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) à avoir effectué le déplacement de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Sénégal, du Bénin, du Niger, du Togo, du Burkina Faso et de la Guinée. L’objectif de cette exposition de trois jours dans la capitale française est donc de permettre au plus grand nombre des populations de la diaspora de ses pays, le plus souvent laissées pour compte des politiques gouvernementales en matière d’habitat, d’«acquérir un logement en toute sécurité en Afrique de l’Ouest. »

À la cérémonie d’ouverture, le ministre sénégalais du Renouveau Urbain, de l’Habitat et du Cadre de vie, M. Diéné Farba Sarr, celui du Mali en charge de l’Habitat et de l’Urbanisme, M. Mohamed Moustapha Sidibé et leur homologue de la Côte d’Ivoire de la Construction, du Logement, et de l’Urbanisme, M. Bruno Koné, ont tous eu le même mot à la bouche : mettre en place des mécanismes permettant de baisser considérablement le taux de crédit pour que le coût d’achat de logement, la location-vente et la location simple soient abordables pour tous.

« En Côte d’Ivoire, il existe plusieurs mécanismes comme le Compte de mobilisation pour l’habitat (Cdmh), le Compte des terrains urbains (Ctu), le Fonds de soutien à l’habitat (Fsh), qui permettent de réaliser de l’habitat social à Abidjan et en dehors d’Abidjan. Ce crédit est en quelque sorte garanti par l’Etat, ce qui permet à la banque d’appliquer un taux relativement faible n’excédant pas 5,5 %. Notre mission est de faire en sorte que tout le monde soit bien logé », observe le ministre ivoirien.

« L’Etat du Mali a fait le pari du taux zéro. Il est difficilement supportable par le budget mais c’est un engagement politique fort et complètement assumé par le gouvernement », déclare pour sa part le ministre malien.

« Au Sénégal, explique le ministre Diéné Farba Sarr,il est appliqué la politique des trois F. Le Foncier, la Fiscalité et le Financement. Les procédures sont raccourcies et il y a dix critères à remplir pour obtenir l’agrément du foncier. L’objectif est de donner du foncier aux promoteurs. Ce qui n’existait pas par le passé et rendait le coût du logement assez cher. En ce qui concerne la fiscalité, la TVA est exonérée, l’impôt sur les sociétés (IS) est réduit à moitié, le taux pour acquérir un foncier est réduit également à moitié, tous les matériaux rentrant dans la construction sont exonérés des douanes. Conséquence, il y a une bonification du taux d’intérêt et un rallongement du délai de remboursement. Tout ceci impact le coût du logement. »

Pour les organisateurs, il n’est pas question que les populations de l’Afrique de l’Ouest vivant à l’étranger en l’occurrence en France soient oubliées de cette vaste campagne du « droit au logement pour tous »dans les huit pays francophones de la zone. C’est en connaissance de cause que M. Moussa Coulibaly, le président de la Fédération des promoteurs immobiliers de l’Afrique de l’Ouest (FPIAO), organisateur de ce premier Salon Africain de l’Habitat à Paris (SAHPARIS) a soutenu que « quand nos frères et sœurs de la diaspora rentrent au pays, ils doivent avoir un chez soi. C’est l’objectif de ce premier salon que nous organisons à Paris. »

Même si tout le monde semble satisfait du succès de ce premier salon du genre, personne n’a non plus oublié les déboires du passé de cette diaspora ouest-africaine qui pendant longtemps s’est fait arnaquer par des promoteurs véreux et des proches. C’est pourquoi, pour la FPIAO, ce salon est « le rendez-vous d’une diaspora avec des professionnels fiables et expérimentés, et l’occasion d’apporter des réponses aux questions jamais élucidées. »

Quant au sponsor leader de ce salon, la Banque de l’habitat de Côte d’Ivoire (BHCI), elle compte apporter des garanties supplémentaires aux souscripteurs. Son Directeur général, M. Abou Touré, a effectivement reconnu que le risque existe pour « les personnes en Afrique de l’Ouest, qui dans leur volonté d’acquérir un terrain ou un logement rencontrent d’énormes difficultés qui vont parfois jusqu’à la perte de leurs économies, par méconnaissance des procédures et des règles du secteur immobilier, face à des acteurs peu scrupuleux. »

Face à cette inquiétude, le Dg de la BHCI rassure : « C’est la garantie supplémentaire que la BHCi apporte de par sa capacité à structurer des dossiers fiables et permettre à terme au client de disposer de sa maison ou de son terrain. »

La première édition du Salon africain de l’habitat à Paris fermera ses portes ce dimanches 18 novembre. Les exposants espèrent tout simplement enregistrer le plus grand nombre de souscriptions et d’intentions d’achat.

Fatim Camara
http://www.afrikipresse.fr