Le litige l’opposant à Sékou Diogo Kéita son ex-partenaire continue de faire couler l’encre depuis plus de 6 ans.Et pourtant au regard de ce qui se passe aujourd’hui dans ce feuilleton juridique, tous les faits concordent à dire que la décision rendue par le Tribunal de Première Instance de la commune IV dans cette affaire était justifiée. En effet dans le contentieux opposant le Centre Salif Keita et Sékou Diogo Keita, la Cour d’Appel de Bamako par arrêt No 118 du 4 Avril 2014 avait ordonné l’expulsion de Sékou Diogo Keita du terrain d’entrainement sportif du CSK sis à Hamdallaye ACI 2000.
Mais force est de constater que les juges en question dans ce dossier semblent confondre expulsion et expropriation. En effet, la Cour d’Appel de Bamako s’est encore illustrée par une autre incongruité. Dans l’affaire opposant Salif Keïta dit Domingo au président du LCBA, les référés de cette juridiction supérieure viennent de rejeter une requête à la rétraction d’une récente décision ordonnant l’expulsion de Sékouba Keïta d’un terrain communal devenu litigieux.
Les incohérences de la Cour d’Appel
L’Arrêt N°241, rendu public il y a quelque semaines, ne constitue pas une issue définitive de la saga judiciaire entre le Centre Salif Keïta et son deuxième actionnaire, le président du LCBA, Sékou Diogo Keïta. La décision révèle néanmoins les effroyables incohérences des référés de la Cour d’Appel qui, après s’être illustrés par une décision antérieure tout aussi inqualifiable (l’expulsion injustifiable du LCBA au profit du CSK), ont raté l’occasion de se racheter pour avoir persisté dans l’erreur suivante : prendre pour expulsion ce qui n’est en réalité qu’une expropriation.
Le rappel des faits
Pour rappel, le différend, concerne le terrain de football connu sous l’appellation de ‘’Soleil Terrain’’ par une certaine génération à Lafiabougou. Sur la base d’un protocole d’entente entre la Mairie de la C.IV et Sékouba Keïta, jadis représentant du CSK, l’espace avait été attribué pour exploitation sportive sur une durée de cinq (5) années au cours desquelles d’importants investissements y ont été consentis par le deuxième responsable du CSK. Feignant ignorer les investissements de son principal associé, le 1er Ballon d’Or Africain Salif Keïta a tenté de les verser dans le patrimoine du club, sans aucune condition.
Dans la foulée il a activé bras-de-fer judiciaire avec des développements divers, après le refus de Sékouba Keïta d’accepter les procédés dolosifs de son partenaire. De nombreuses tentatives en référé (tribunal de la commune IV) ont ainsi échoué avant que Salif Keïta n’obtienne honteusement gain de cause en instance supérieure avec notamment l’arrêt d’expulsion ordonné par le juge d’Appel Moussa Sara Diallo.
Son délibéré ne résistant pas à l’analyse, les avocats du président du LCBA l’ont d’abord frappé de recours, avant de requérir sa rétraction pure et simple. En effet, le bénéficiaire, Salif Keïta, n’a pas qualité pour ses prétentions car le protocole d’accord passé avec le CSK (il est présenté comme un bail pour les besoins de la cause) a déjà expiré depuis 2013 sans avoir fait l’objet d’une reconduction.
Toutes choses que la Mairie de la Commune IV s’est évertuée à prouver à la Cour d’Appel restée cependant indifférente aux correspondances émises dans ce sens. Il en découle une volonté manifeste d’expropriation de la Cour d’Appel au profit du président du CSK, qui avait déjà obtenu, en instance inférieure, une spectaculaire mainlevée sur des fonds litigieux mis sous-scellés dans la même affaire.
En effet, tout porte à croire que l’ancien international malien s’est inscrit aujourd’hui dans une logique de s’accaparer ‘’des biens’’ de son ex compagnon, Sekouba Keita. C’est le moins que l’on puisse dire au regard de ses agissements. Et ce n’est nullement étonnant pour qui sait la galère que traverse le CSK. Le premier ballon d’or africain ne sait plus en effet ou donner de la tête depuis sa séparation avec son ex compagnon- Celui là même qui y a investi plusieurs millions de francs CFA-Le monde sportif a pu apprécier à cette époque le travail et l’effort consentit par Sékouba Keita. Son bilan, peut-on dire, a été satisfaisant sur le plan sportif et financier. Les faits sont là, à moins qu’on refuse de voir. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. ‘’L’argentier’’ n’est plus là. Et Salif n’a pas trouvé preneur à son club (celui qui doit servir de financier). Que faire puisque n’ayant pas les moyens de son ex compagnon ? La solution trouvée fut de s’attaquer à celui-ci, histoire de le dépouiller de tout, pourrait-on dire. Car, ordonner une expulsion du LCBA de son terrain d’entrainement (comme le voudrait la Cour d’Appel), signifierait que le complexe sportif reviendrait à Salif Kéita. Un joyau qui a couté plusieurs millions de francs au bailleur. Quel Justice ? D’ailleurs les parents de centaine de jeunes en formation au LCBA n’en reviennent pas. Au cours d’une assemblée générale d’information qui s’est ténue, il y a quelques semaines au centre d’entrainement du LCBA. Ils n’ont pas manqué d’exprimer leur colère contre les agissements de Salif Keita. Tous se disent déterminer à se battre jusqu’au dernier souffle pour empêcher que l’injustice prospère.
Les bons offices de la fédération malienne de Football
La Fédération Malienne de Football qui est au bain du litige, a donc décidé d’agir. La motivation de Boubacar Baba Diarra, président de la Fédération, est de trouver une solution définitive et à l’amiable à ce problème. C’est pourquoi des sages appuyés par des anciens footballeurs ont entamé une médiation sur la question. L’objectif visé est d’éviter les aléas d’un procès qui seront préjudiciables à la famille du foot malien.
C’est ainsi qu’au début du mois de juillet, Salif Kéïta a été reçu par les sages Cheickna Traoré dit Kolo National, et Sadia Cissé Mody Sylla et Abdoul Karim Touré dit Bakou .Si Sékouba nous a confirmé la visite prochaine de la délégation à son niveau, au moment où nous mettions sous presse, la rencontre n’avait pas encore eu lieu. Malgré la radicalisation des positions des protagonistes, nous espérons que cette médiation apportera une solution définitive à ce litige qui n’a que trop duré.
I.K
SOURCE: Le Point du 9 août 2014.