Le Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM), présidé par Mohamed Chérif Haïdara a animé, le dimanche 14 juillet 2019, à son siège à Bamako, un point de presse pour interpeller le gouvernement malien sur la situation dramatique des Maliens vivants en Mauritanie, en Libye, en Algérie et en France. Selon le CSDM, depuis quelques mois, les Maliens en Mauritanie vivent une situation de «chasse à l’homme ». En outre, 120 personnes dont des Maliens ont été arrêtées et égorgées en Libye, plus de 60 Maliens sont arrêtés en Algérie et une vingtaine de Maliens ont été renvoyés par la France, selon le CSDM. « Face à une telle situation gravissime, le silence assourdissant des autorités de la République devient incompréhensible. Notre objectif est de faire en sorte que, les plus hautes autorités de notre pays, puissent entendre l’appel de nos vaillants soldats économiques atteints dans leur dignité », soulignent les responsables du CSDM.
Le point de presse du Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM) était animé par son président, Mohamed Chérif Haïdara, en présence d’autres membres de l’organisation, du président du parti SADI, l’honorable Oumar Mariko et d’autres personnalités.
Selon les conférenciers, la diaspora malienne, en Algérie, en Libye et en Mauritanie est en détresse. « La gravité de la situation de nos compatriotes dans les pays ci-dessus cités et leurs appels réguliers et pressants en l’endroit de notre organisation, nous à conduit, à vous réunir aujourd’hui, afin que vous puissiez servir de relais, auprès de nos gouvernements et de l’opinion en générale, pour transmettre leur détresse et leur désarroi. Depuis quelques mois déjà, nos compatriotes en Mauritanie vivent une situation de chasse à l’homme; situation contre laquelle le CSDM s’est indigné et n’a pas manqué de tenir informer l’autorité de tutelle de la Diaspora », a souligné Gakoy Soumaïla Maïga, un des responsables du CSDM qui a lu la déclaration. N’ayant obtenu aucun retour et surtout aucun engagement à la hauteur de l’enjeu, à travers sa représentation locale, le CSDM dit avoir réussi à apaiser la crainte et l’angoisse des Maliens dans ce pays, grâce à l’écoute attentive des autorités qui ont accordé aux détenteurs de la carte d’adhésion CSDM, une forme de respectabilité, les ayant temporairement épargnés du calvaire de la détention. « Nous pensions que les autorités gouvernementales de notre pays entreprendraient des démarches appropriées vis-à-vis de ce pays frère, pour soulager le calvaire permanent de détentions journalières de nos compatriotes. Nous avons le regret de constater que rien en a été et pire encore, la situation s’est généralisée avec des conditions de détention de plus en plus dramatiques », a déploré Gakoy Soumaïla Maïga. Concernant la Libye, dit-il, la situation est beaucoup plus préoccupante et même insoutenable. «Les populations noires d’Afrique, dans leur globalité n’y ont aucun égard ; 120 d’entre elles ont été récemment arrêtées et égorgées comme des moutons sacrificiels, sans qu’intervienne aucune réaction publique à l’image de ce drame. Le CSDM en a été directement victime, à travers l’assassinat de son président de Tripoli, notre camarade et frère Aliou N’DAOU », a déclaré l’orateur. Cantonnées dans leurs demeures, a-t-il ajouté, les populations noires africaines de Libye sont dans une frayeur inimaginable qui les isole en les conduisant dans une situation de semi-clandestinité pour échapper à la mort, avec leurs familles. «Face à une telle situation gravissime, le silence assourdissant des autorités de la République devient incompréhensible. Surtout que, ce pays s’est illustré dans un passé très ressent, par un comportement abominable de « traite négrière » dans laquelle la vie d’un malien ne dépassait guère 200.000 de nos francs, prix auquel il est livré par des négriers des temps modernes », a indiqué Maïga.
Bientôt l’interpellation du gouvernement par le parlement ?
Par ailleurs, il dira que depuis le 13 juillet dernier, les Maliens vivants en Algérie sont gravement atteints dans leur être, par l’aggravation de la situation sécuritaire dans ce pays. Il a précisé que c’est grâce au CSDM, qu’a été jugulée, il y a moins d’un an, la violence qu’a subi l’Ambassade d’Algérie au Mali, à la suite d’une pratique d’expulsion massive exercée sur les Maliens. « Le 13 juillet, ce pays a encore récidivé en arrêtant plus de 60 de nos compatriotes conduits dans un camp de gendarmerie d’Alger situé dans le quartier DEL IBRAHIM. Ils ont tous été arrêtés à leur domicile et transportés manu militari vers ce camp, légèrement habillé et sans aucun effet personnel, ni même leurs ressources financières durement acquises restées à leur domicile. Tout porte à croire que leur nombre pourrait évoluer à la hausse, en raison de l’arrivée de vagues successives dans le camp ; ce qui donne l’impression que nous n’en sommes qu’au début d’un vaste mouvement d’arrestations des étrangers africains sur le sol algérien. Grâce à la magnanimité du CSDM, la première vague d’arrestations a pu trouver à se nourrir », révèle un document de presse du CSDM. A ces situations dramatiques et inquiétantes, Gakoy Soumaïla Maïga ajoute celle de France, qui vient, elle aussi, de renvoyer de son territoire, une vingtaine de Maliens. Face à cette série d’arrestations, le CSDM pose la question de savoir si ce n’est pas le début d’une hostilité transnationale contre le Mali. « Notre seul objectif est de faire en sorte que, les plus hautes autorités de notre pays, puissent entendent l’appel de détresse à elles envoyée par nos vaillants soldats économiques atteints dans leur dignité. Nous marquons notre étonnement, face à la décision du ministre de tutelle de la Diaspora, de choisir ce moment très difficile de la vie de nos compatriotes, pour vouloir effectuer un séjour de 10 jours aux Etats-Unis, du 18 au 28 du mois en cours, aux frais du contribuable malien. Si ce voyage se maintient, nous sommes fondés à poser la question de l’utilité du département ministériel chargé des Maliens établis à l’extérieur dont la vocation première et apparente est leur protection avec leurs biens », a martelé Gakoy Soumaïla Maïga. Répondant aux questions des journalistes, le président du CSDM, Mohamed Chérif Haïdara a dénoncé les cas d’arrestation et de tueries des Maliens établis à l’extérieur. « Cela ne peut pas continuer », a-t-il dit. Il a demandé au gouvernement de changer son approche pour que les Maliens de l’extérieur puissent vivre paisiblement. Au regard de la situation chaotique des migrants Maliens, le gouvernement doit répondre devant le parlement, soutient-il. A sa suite, le président du parti Sadi, l’honorable Oumar Mariko a félicité le CSDM pour son travail de communication. Avant d’ajouter que le régime est incapable de gérer le problème des Maliens. Enfin, il a rassuré le CSDM de sa disponibilité pour interpeller le gouvernement sur les problèmes auxquels les Maliens sont confrontés.
Aguibou Sogodogo