Depuis plusieurs années, les inondations sont devenues un problème récurrent à Bamako en saison des pluies. En mai dernier, suite à une pluie diluvienne, des inondations sont survenues dans certains quartiers de Bamako faisant d’importants dégâts matériels et des pertes en vies humaines (15 personnes décédées). L’une des raisons de ces inondations, souvent meurtrières, c’est la mauvaise gestion des ordures.
Mama Kéïta, habitante d’une cour commue à N’tomikorobougou, est une vendeuse d’arachides. A chaque grande pluie, elle est obligée de déployer les grands moyens pour minimiser l’impact de la mauvaise gestion des ordures dans son quartier. « Chaque hivernage, l’eau entre dans toutes nos maisons. Je suis vendeuse d’arachides. Après chaque pluie, notre cour devient un marigot et il faut que je fasse monter ma marchandise sur un piédestal», se plaint la vendeuse. Pour elle, la principale cause des inondations à Bamako n’est pas à chercher loin. « La cause est que les familles font sortir leurs ordures sous la pluie. Ces ordures bloquent le passage de l’eau et l’eau rentre dans les maisons. » Mama Kéïta est inquiète, car des fortes pluies ont déjà fait des morts cette année. L’année passée, dit-elle, dans notre quartier, l’eau est entrée et fait tomber une chambre sur un enfant couché et il a été grièvement blessé. Selon elle, les autorités doivent tout faire pour interdire la mauvaise pratique de jeter les ordures dehors pendant qu’il pleut.
Pour Ramata Barry, coiffeuse à Koulouba, la gestion des ordures ménagères est un véritable casse tête. Elle accuse les autorités de légèreté dans l’assainissement des quartiers : « L’eau entre dans notre maison à chaque pluie. La journée même ça va, car on peut prendre des dispositions, mais s’il pleut la nuit, on ne dort pas, on passe toute la nuit à faire sortir l’eau de nos chambres. Les caniveaux sont remplis d’ordures, les autorités font sortir les ordures en début d’hivernage, mais ils ne ramassent pas. S’il pleut ces ordures redescendent encore dans les caniveaux. »
A point G, les populations se sont organisées pour éviter les catastrophes liées à la pluie. « Nous ne voulons pas avoir d’inondation cette année, nous avons pris certaines mesures. Nous avons demandé à tous les chefs de famille de curer leurs caniveaux. Parce que l’année passée nous avons enregistré de nombreux dégâts. Beaucoup de familles ont fait le travail et Dieu merci cette année, nous n’avons pas encore eu de problèmes », explique Bourama Fofana, le chef de quartier de Point-G.
Boureima Doubaré, stagiaire