Si son programme exact n’a pas été communiqué, une source officielle a indiqué à l’AFP que l’émissaire onusien devait prendre mardi la direction de l’Algérie, et notamment de Tindouf (sud-ouest), où se trouvent les camps de réfugiés sahraouis.
D’après cette même source, il n’est attendu qu’à partir de vendredi soir à Laâyoune, la plus grande ville du Sahara occidental, où il aura des entretiens durant le week-end avec des responsables politiques et des représentants de la société civile.
Il s’agit de la première tournée régionale de M. Ross depuis le renouvellement par le Conseil de sécurité, au printemps dernier, du mandat de la Minurso, la mission de l’ONU présente dans la région depuis 1991.
Cette décision avait été précédée d’une brusque montée de tensions, à la suite d’un projet américain prévoyant d’élargir ce mandat aux droits de l’Homme. Vivement combattu par Rabat, il avait été abandonné, la résolution se contentant de demander au Maroc d’améliorer la situation.
Les négociations sur le sort du Sahara occidental sont actuellement dans l’impasse: le Maroc propose un large plan d’autonomie, mais il est rejeté par les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie, qui réclament un référendum d’autodétermination.
Lundi, Alger a de nouveau exprimé son soutien à l’intensification des efforts de M. Ross pour trouver une solution qui permette au peuple du Sahara Occidental de déterminer librement son avenir dans le cadre d’un référendum juste, transparent et sans entrave.
L’Algérie est résolument et catégoriquement attachée au droit des peuples à l’autodétermination, a rappelé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani.
L’an dernier, le Maroc avait un temps désavoué Christopher Ross, l’accusant de partialité.
Vendredi devant le Parlement, le roi Mohammed VI a jugé la situation actuelle difficile pour le Maroc, et exhorté les élus à la mobilisation.
La question du Sahara s’est trouvée cette année en butte à des défis majeurs que nous avons pu relever, a dit le souverain, en référence à la controverse sur le mandat de la Minurso.
Mais on ne devrait pas (…) céder à un optimisme béat. Rien n’est encore tranché. Les manoeuvres des adversaires de notre intégrité territoriale ne vont pas s’arrêter, a-t-il ajouté.
Des consultations sur le Sahara occidental sont prévues le 30 octobre au Conseil de sécurité de l’ONU.
Ce conflit empoisonne les relations entre Alger et Rabat, entravant la mise en oeuvre de l’Union du Maghreb arabe (UMA), entre autres.
(©AFP / 14 octobre 2013 21h26)