Les secouristes russes tentaient lundi d’entrer en contact avec huit mineurs portés disparus depuis vendredi dans une mine de diamants inondée en Sibérie, appartenant au premier producteur mondial de diamants Alrosa, a indiqué la société.
Le contenu d’une carrière remplie de 300.000 m3 d’eau s’est déversé vendredi dans la mine Mir en Iakoutie. Si 143 mineurs ont pu être évacués, huit autres demeurent portés disparus.
Des sauveteurs spécialisés ont commencé dimanche à explorer les galeries pour retrouver ces mineurs. A la mi-journée lundi, ils avaient « pu franchir plusieurs centaines de mètres de galeries encombrées » et « il est prévu qu’ils effectuent aujourd’hui une tentative d’entrer en contact avec les personnes bloquées à travers un tuyau d’écoulement », a indiqué Alrosa dans un communiqué.
Le Comité d’enquête russe, organe chargé des principales affaires, a annoncé lundi l’ouverture formelle d’une enquête pour identifier d’éventuelles violations des mesures de sécurité, un délit passible de trois ans de prison.
Les enquêteurs ont déjà saisi des documents, relatifs notamment aux instructions données aux mineurs, et ont interrogé 94 employés de l’entreprise, a précisé le Comité d’enquête dans un communiqué.
La tâche des secouristes est compliquée par la vase qui obstrue certaines galeries et doit être dégagée. Deux pompes d’un capacité de 1.250 m3 par heure étaient en cours d’installation lundi pour éviter une nouvelle inondation des galeries alors que la cuvette d’une ancienne carrière contient encore 27.600 m3 d’eau qui risquent de s’y déverser.
Les proches des mineurs disparus sont arrivés lundi sur place et ils devaient être pris en charge par des psychologues du ministère des Situations d’urgences, a indiqué ce dernier.
La mine souterraine « Mir » se situe sur un gisement exploité depuis 1958 en République de Sakha, nom officiel de l’immense région de Iakoutie, dans l’Extrême Orient russe, à plus de 4.000 kilomètres à l’est de Moscou.
Il s’agissait d’une vaste carrière à ciel ouvert jusqu’en 2001 puis l’exploitation a repris en 2009 sous la forme d’une mine souterraine qui produit aujourd’hui un million de tonnes de minerai par an, soit environ 10% de la production d’Alrosa.
Le géant, contrôlé par les pouvoirs publics russes, et dont le chiffre d’affaires annuel a dépassé quatre milliards d’euros l’an dernier, a indiqué qu’il reverrait ses plans de production le 19 août.